LES MASSACRES DE ZOWOTA : UN AN DEJA ! TOUJOURS PAS DE JUSTICE RENDUE AUCINE RÉPARATION DES DOMMAGES N’EST OBTENUE

La nuit du 3 au 4 août 2012 à 1 heure du matin, des contingents des forces de police, de la gendarmerie et de l’armée, à bord de véhicules militaires et lourdement armés, avaient, comme en temps de guerre, fait irruption dans le village de Zowota qui était endormi, brûlé des maisons, abattu méthodiquement sur le champ environ 5 personnes dont le chef de village et un notable de 102 ans. Ils ont aussi mutilé, blessé et enlevé plusieurs autres. Trois jours plus tôt, soit le 31 juillet, ces populations avaient simplement manifesté contre le non respect par les sociétés Benny  Steinmetz Group Ressources (BSGR) et Vale, qui exploitent les minerais de fer du mont Yono, de leurs obligations découlant du code minier, notamment l’emploi de la main d’oeuvre locale, la réalisation d’infrastructures communautaires, le respect du patrimoine culturel, le respect des normes environnementales et le paiement des redevances de superficie.

Ces massacres planifiés d’une population ethniquement homogène, d’une rare violence, ont surpris le monde entier et suscité la colère et l’indignation de tous les Hommes épris de justice, de paix et de liberté qui les ont unanimement condamnés.

D’une population de 3 800 habitants, le village de Zowota est situé à 65Km de la ville de N’Zérékoré et à 14Km du chef-lieu de la commune rurale de Kobéla. Fondé en 1881. Il est souvent qualifié de village mystique. En langue Kpèlè (Guerzé) « Zowo » signifie prêtre et «Ta» signifie ville ou village. Zowota veut donc dire « Chez le prêtre ». Par déformation, Zowota  est devenu Zogota.

Cette intervention barbare des forces de l’ordre sur de paisibles populations s’est soldée par le massacre de 5 personnes dont le chef du village et des personnes de sa lignée, un vieil homme de 102 ans, des mutilés, des blessés et des personnes portées disparues. D’où le tristement célèbre nom de « Massacres de Zowota ».

Malgré ses potentialités naturelles, la Guinée forestière demeure une région pauvre et instable qui mérite d’être accompagnée et surveillée en raison du mécontentement croissant de ses populations et de la prolifération des armes légères dans la région à la suite des guerres du Liberia, de la Sierra-Leone et de la Côte-d’Ivoire.

C’est avec amertume que le peuple de Guinée avait appris les massacres de la population de Zowota, dans la préfecture de N’Zérékoré, perpétrés par des éléments des forces de l’ordre guinéennes dans la nuit du 03 au 04 août 2012 à 1 heure du matin. Ces actes barbares qui relevaient d’un autre âge avaient entraîné sur le champ cinq (5) morts: Monsieur Nyankoye KOLIÉ (chef du village), Moriba Tokpa KOLIÉ, Nazio KOLIÉ, Foromo KOLIÉ  et un autre et ce, dans des conditions inhumaines et dégradantes. Ces crimes ont également fait plusieurs blessés et des dégâts matériels importants; le bilan s’étant d’ailleurs alourdi avec un mort de plus parmi les blessés.

Nous attendons toujours de savoir le sort réservé aux auteurs de ces crimes et la réparation des dommages.

Nous demandons à tous les Hommes épris de justice, de paix et de liberté d’observer une minute de silence à la mémoire de tous ces citoyens qui ont payé par leur vie le sacrifice ultime de ce soulèvement de ces populations sans défense qui ne faisaient que réclamer leurs droits légitimes.

ANNEXE 31

_ Route de Zoghota barrée par de massifs troncs d’arbres : deux troncs de palmier avant l’entrée de Kobéla, chef-lieu de la Commune Rurale, et un gros arbre avant l’entrée de

Zoghota.

1 Photos et commentaires extraits du rapport Avocats sans frontières et MDT précité, note 7.

 3 Véhicules abandonnés appartenant à la Gendarmerie, à la Police et à l’Armée dont une jeep de la gendarmerie à quelques kilomètres du village, un camion identifié « CMIS

N’Zérékoré », enfoncé dans le pont à l’entrée de Zoghota et qui barrait le passage au dernier camion, immatriculé AG 600576. Tous les trois véhicules sont en position de retour.

Quelques hommes adultes et jeunes armés de fusils, de lances pierre, d’arcs, de lances, de machettes, et autres, assurant la garde du village.

Cinq corps sans vie et criblés de balles, exposés à même le sol, dont l’un complètement nu avec un visage ensanglanté. Selon les villageois, il s’agit de : Nyakoye KOLIE (le Président du District), Moriba Tokpa KOLIE, Nazio KOLIE, Foromo Tokpa KOLIE et un autre.

Des traces de sang en différents endroits.

Des étuis de balles d’armes militaires et des boîtes vides de gaz lacrymogène en grand nombre rassemblés par la population.

Des traces de balles sur certains murs d’habitation et même sur les murs de l’école primaire.

E-mail de l’Association des victimes : zowota@gmail.com

Standard de www.actuconakry.net : 00224 622 56 56 67

 

Laisser un commentaire

Démarrer le chat
Actuguinee.org
Avez - vous une information à partager?
Besoin d'un renseignement?
Contacter Actuguinee.org sur WhatsApp