Labé: Dépréciation du franc guinéen, le manque de monnaie, au cœur des inquiétudes des citoyens…

Au-delà de son approche historique, la monnaie guinéenne fait face à une dépréciation du jour au lendemain. En plus, les petites coupures du franc guinéen sont invisibles sur le marché guinéen. La principale raison, le pays possède une offre inférieure à la demande d’après les spécialistes. Économistes et citoyens s’expriment à propos, dans une compilation d’avis que le correspondant régional d’Actuguinee a réalisé à l’occasion des 64 ans d’existence de la monnaie guinéenne.

Créée le 1er mars 1960, la monnaie guinéenne continue d’être au dessous des devises étrangères. Ceci n’est pas fortuit comme l’explique Alpha Oumar Diallo économiste.

« La monnaie en réalité c’est une marchandise aussi. Elle obéit à la loi de la demande et de l’offre. Pour apprécier les relations, il faut ramener ça au pouvoir d’achat. Si on n’a pas une denrée que l’on peut acheter par exemple à 5 francs guinéens, ça veut dire pratiquement que la pièce de 5 francs ne vaut rien. C’est par rapport à la politique des prix, mais il faut qu’il y ait une posture managériale, parcequ’on ne peut pas imposer aussi les prix. Il faut trouver des stratégies. Vous prenez un pain ici, il est vendu à 4 milles GNF et quelques. Mais ailleurs par exemple en Europe, on vous dit un pain à 10, 15 euros etc. Chez nous on ne peut pas voir 5 ou 10 francs. Même si ça existe, c’est de nom », explique l’économiste.

La population guinéenne est également éprouvée par le manque de monnaie d’échange dans les opérations commerciales. Mamadou Cellou Diallo marchand, est confronté à cette problématique au quotidien.

« Quand ils achètent quelques choses avec nous, il y a certains qui laissent leurs monnaies avec nous, en nous les offrant parfois. Mais d’autres reviennent après pour revendiquer. Même toi qui est le vendeur si tu ne portes pas attention, ils vont te tromper. Même hier il ya un client qui était venu ici, c’est de justesse qu’il ne m’a pas trompé », relate le marchand avec regret.

Abdoul Aziz Diallo banquier, est tout heureux de l’indépendance monétaire de la Guinée. Mais pour lui, l’État doit mettre les bouchées doubles pour parfaire la valeur du GNF.

« Lorsqu’une monnaie connaît une santé détériorée, il ya deux pistes de solutions. Soit l’État passe par la politique budgétaire ou la politique monétaire. C’est à la Banque Centrale de revoir pour qu’elle puisse redresser la monnaie et l’économie nationale. Il faudrait aussi que les guinéens puissent multiplier d’efforts pour pouvoir agrandir la production au niveau local afin qu’on puisse diminuer l’importation, parcequ’elle joue beaucoup aussi sur la monnaie », indique t-il.

En dépit de sa dépréciation, la monnaie guinéenne subie l’incivisme de certains citoyens qui la détériorent ou maculent, pour des fins décoratives notamment pendant les cérémonies de mariage.

Labé, Boubacar Siddy Barry pour Actuguinee.org
628-73-26-65

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