Dakar : Cellou Dalein oppose un niet catégorique à la médiation des sages du Fouta et de la Coordination Haaly Pular

Il était précisément 23h 42 mn, le jeudi 13 juin 2014, lorsque le leader de l’UFDG, par ailleurs chef de file de l’opposition guinéenne, El Hadj Cellou Dalein Diallo, est arrivé à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar, à bord d’un vol de la Compagnie belge «SN Brussels».

Quelques instants après, il fut accueilli à l’hôtel Méridien où il occupe la suite présidentielle numéro 311 située au troisième étage. C’est là justement, dans sa chambre même, que le challenger d’Alpha Condé au second tour de l’élection présidentielle de 2010 a reçu, en aparté et avec des honneurs exceptionnels, le vendredi 13 juin 2014, alors que l’équipe du Cameroun affrontait son homologue du Mexique, le Correspondant de www.kababachir.com à Dakar.
Nous vous livrons in extenso les propos du Président de l’UFDG qui oppose un niet catégorique à la médiation des sages de sa région d’origine et de la Coordination Haaly Pular pour le règlement des divergences politiques entre lui et son Vice-président Bah Oury.
Citation :« Je vous remercie, mon cher Mandian, pour cette visite de courtoisie que vous me rendez et vous réitère mon soutien indéfectible par rapport à l’exil forcé que vous menez honorablement dans la douleur à Dakar. Tous les responsables, militants et sympathisants de notre grand parti, par ma voix, vous témoignent leur solidarité et leur soutien, d’autant que le combat que vous menez dans la neutralité et l’objectivité est noble pour la promotion de la Démocratie dans notre pays.
Je sais qu’en votre qualité de journaliste d’investigation, vous êtes toujours à la recherche de l’information à la bonne source. Ce qui m’amène à anticiper sur les questions que vous pourriez être tenté de me poser, en ce sens que tous les regards en Guinée sont actuellement rivés sur Dakar où se tiennent les assises de l’UFDG portant sur la réconciliation entre Cellou Dalein et Bah Oury. Je suis à Dakar pour un double objectif. Le premier concerne ce malentendu entre Oury et moi. Le second est relatif à l’invitation qui m’est faite pour prendre part à la Conférence des Chefs d’Etat sur le NEPAD. Alors, je serai à Dakar jusqu’au 18 juin, d’où je partirai pour répondre à une invitation d’envergure au Maroc.
En ce qui concerne les tractations en cours pour me rapprocher de mon frère Oury, je me dois d’être clair et précis sur cette question. L’UFDG n’est pas l’apanage ni la propriété privée d’une communauté ou d’une ethnie. L’UFDG est un parti national ayant ses structures de base dans les 304 sous-préfectures, les 33 préfectures et les cinq communes de Conakry. Alors, je refuse que les questions concernant le fonctionnement de l’UFDG soient ramenées à une dimension communautaire.
Je refuse également de faire prendre l’UFDG en otage par la Coordination Haaly Pular. Fodé Oussou Fofanah, Kalémoudou Yansané, Alain Traoré et nos militants qui ne sont pas originaires du Fouta risquent d’être frustrés si nous agissons de la sorte. Et cela n’est guère à l’avantage ni à l’honneur de notre parti. Aussi, risquons-nous de donner raison à nos détracteurs. Je n’ai jamais adhéré au tribalisme et je ne l’accepterais pour rien au monde. L’UFDG reste et demeure un parti national. C’est ce qui a permis à notre candidate uninominale de Mamou, qui est malinké, de sortir victorieuse à la faveur des élections législatives, alors qu’elle avait en face d’elle des adversaires descendants de l’Almamy.
Bref, depuis fin 2011 Oury et moi ne nous sommes pas adressés la parole. Je suis d’accord pour le rétablissement de mes relations sociales et fraternelles avec lui sous l’arbre à palabres devant les sages du Fouta et de la Coordination Haaly Pular dans un premier temps, et la résolution de nos divergences politiques en cercle restreint entre responsables du parti. Moi, je suis venu seul à Dakar, sauf Souley Thianguel qui m’accompagne pour la restitution de ma participation au sommet du NEPAD sur le site du parti.
Alors, après le règlement des questions sociales sous les auspices des sages, il faut que d’autres responsables du parti proches de Oury et de moi-même, issus également d’autres régions du pays, rallient Dakar, comme Oury ne peut pas rentrer en Guinée, pour tabler sur les questions politiques qui m’opposent à lui. Faute de quoi, je ne répondrai pas à l’appel de la Coordination, malgré le grand respect et la haute considération que je voue à cette structure et aux éminents sages qui la composent. On ne peut ni ne doit régler nos divergences politiques devant un forum. C’est un cercle restreint de cadres du parti qui siégera sur ce deuxième volet pour me rapprocher de Oury dans l’intérêt supérieur de l’UFDG et de la Guinée, puisque notre combat commun doit consister à faire partir Alpha Condé en 2015. Je milite bel et bien en faveur de la réconciliation avec Oury dans ces volets social et politique, mais dans les règles de l’art et de façon méthodique et ordonnée ». Fin de citation. Sans commentaire.

Propos recueillis par Mandian SIDIBE, Correspondant de www.kababachir.com à Dakar

 

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