Alpha Condé à Dakar: « si je n’étais pas démocrate, croyez-vous que l’opposition pourrait avoir ce qu’elle a eu ? »

 

 

Le président guinéen Alpha Condé s’est confié samedi à notre confrère de Guineenews à Dakar. C’était dans le salon présidentiel de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor samedi dernier, peu avant son départ pour Conakry, la capitale guinéenne.

Question: Monsieur le président, nous savons que les raisons de votre déplacement sur Dakar c’est pour participer au sommet de la CEDEAO. Néanmoins, pouvez-vous nous faire un commentaire sur les résultats provisoires des élections législatives en attendant ceux définitifs ?


Réponse:
Je voudrais vous faire comprendre que je ne commande pas les législatives je laisse le soin à la Cour Suprême de faire son travail. C’est elle qui est l’instance habilitée. Ma préoccupation aujourd’hui ce ne sont pas ces législatives, mais plutôt comment améliorer les conditions de vie de la population en créant plus d’emplois pour les jeunes, alléger le panier de la ménagère et instaurer un système de vie permettant à tous d’y bénéficier.

Après les résultats provisoires proclamé par la Ceni, l’opposition conteste et demande son annulation, quelle est votre réaction face à cette demande ?

J’ai fait presque cinquante ans dans l’opposition. Tout mon combat c’est justement lutter contre toute démarche contraire au système démocratique. Si je n’étais pas démocrate croyez-vous qu’ils pourraient avoir ce qu’ils ont eu ? Ils ne pourront même pas avoir les deux tiers. Parce que pour moi, ces législatives ne me préoccupent pas mais plutôt les conditions de vie de la paisible population. Cependant, j’ai assisté à beaucoup d’élections en Afrique – même le cas sénégalais – je me rappelle que chaque fois quand Abdou Diouf (ex-président sénégalais) organisait les élections, elles ont été toujours contestées par Abdoulaye Wade et tant d’autres dont j’ai connaissance.

Ne pensez-vous pas qu’aujourd’hui l’insécurité bat son record en Guinée ? Et c’est pourquoi les investisseurs ne viennent plus et cela cause une inquiétude pour la population ?

L’argent a peur du bruit. C’est pourquoi notre souhait c’est de maintenir la paix et la tranquillité de ce pays. Mais quand ceux qui ont passé des années dans ce pouvoir sans rien faire, continuent toujours à faire descendre des enfants dans la rue pour empêcher (…) et créer des troubles contre toujours le bon travail pour ce pays, mais cela crée l’instabilité !

Deux ans après votre prise du pouvoir, qu’est-ce qu’on peut retenir de votre mi-bilan ?

D’abord avant même que je ne commence réellement à diriger ce pays j’ai fait une déclaration en disant que j’ai hérité d’un pays, pas un État. C’est pour vous dire combien de fois ce pays a été pillé par ceux qui se réclament de tout bord aujourd’hui et qui font toute qualité (?) de propagande. Mais, moi et mon gouvernement, nous ne les suivrons pas dans cette bataille de la communication.

En douze ans, ils ont été incapables de réaliser des choses que nous avons réussi comme le PPTE, ainsi que sur le plan de macroéconomique, des reformes, l’agriculture….. Mais je suis conscient qu’il en reste beaucoup à faire dans ce pays.

Quel enseignement tirez-vous du sommet de la CEDEAO et l’insécurité qui prédomine du côté du Mali ainsi que la situation en Guinée Bissau ?

Cette rencontre des chefs d’État et de gouvernement a été un très grand sommet d’une importance essentielle dont nous pouvons retenir trois points : l’adoption du tarif extérieur commun (TEC) qui a été entérinée. Avec l’adoption du TEC, nous constituons désormais un bloc commercial solide et compétitif, capable d’améliorer la contribution de notre organisation et de nos États dans les échanges mondiaux et de dynamiser le commerce intracommunautaire.

Ensuite, les États ont convenu d’aller vers un taux unique de 1,5 % dans un délai de cinq (5) ans. Nous allons mettre à profit ces cinq (5) ans pour étudier les mécanismes de financement des institutions et à terme, il n’y aura qu’un seul prélèvement communautaire d’intégration. Ce qui fait que l’UEMOA et la CEDEAO auront le même taux. En fin, la création d’une monnaie commune d’ici à l’horizon 2020 et moi je vais loin pour souhaiter une
monnaie africaine.

D’autres points aussi comme la mesure que les chefs d’Etat et gouvernement ont pris pour lutter contre le terrorisme au nord du Mali dont bientôt je vais déployer 1.800 personnes pour la sauvegarde de la souveraineté du Mali et je me félicite pour le cas de la Guinée Bissau où je suis médiateur car ils feront leurs élections bientôt.

Source: Guineenews

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