Un premier ministre aux tares réelles, au charisme éclopé par une ombre coercitive impitoyable.
La faute est souvent revenue à l’opposition, taxée d’amateurisme et d’imprévoyance. Certes. Mais une observation plus attentive nous découvre une autre source du mal politique guinéen ; un homme aux tares réelles et mieux, au charisme éclopé par une ombre coercitive impitoyable.
Malgré Sept articles de la constitution à lui exclusivement réservés, pourtant, l’homme ne sait toujours pas retrouver sa cadence.
Il fait d’avantage dans ce qui rappelle au peuple sa dévotion à son imamat que dans son registre de Premier Ministre. Il met bras et pieds dans la pérennisation de la Mamaya Nationale, préfère honorer des mares et présider aux réunionites propagandistes que de répondre au moindre courrier de l’opposition.
Je me serais attardé sur ses manquements à l’article 58 de notre constitution s’il s’était seulement conformé au précédent. A quels résultats vous attendez-vous, en effet d’un Premier Ministre sans politique générale d’action ? RIEN !
L’alerte ignorée, Mohamed Saïd Fofana était en fuite, le PM s’était mis en cavale en renvoyant les débats à l’assemblée nationale. Il a ainsi posé comme très inapte à organiser et à encadrer le dialogue politique guinéen. C’est pourtant de lui qu’il s’agissait ; l’opposition en avait appelé à ses prérogatives constitutionnelles pour l’établissement d’un cadre de concertation, utile à un retour aux accords du 3 juillet.
Or en se dérobant ainsi à ses responsabilités, ce ressortissant de Forécariah a fini par amincir nos chances d’éviter la rue. Les résolutions dernières de l’opposition, quoique surprenantes par endroits, m’apparaissent donc très conséquentes. Elles visent à faire constater à l’opinion nationale et internationale qu’il n’y a en Guinée aucune autorité pour répondre de l’Etat. Une autre alerte qu’il va falloir considérer cette fois-ci.
Où va-t-on donc, si notre Premier Ministre casanier et pantouflard ne peut nous tirer aucune épine du pied ? Notre Saïd effacé et pot-au-feu manque à nouveau à ses obligations essentielles de PM, si terriblement que nous voici repartir à zéro, du moins politiquement, puisqu’à la primature, il semble qu’on ne manque pas une seule prière.
Zacharie Millimouno
