Scandale aux télécoms : Un marché de 40 millions de dollars donné sans cahier des charges

 

Pour relancer la Sotelgui, le gouvernement guinée a contracté une dette de 50 millions de dollars près de Eximbank (Chine) sous le couvert de Huawei. L’Etat chinois garantit le prêt à un taux concessionnel de 2% et pour 17 ans.  Selon nos informations, la Guinée rétrocède 10 millions de dollars à Huawei à qui la Sotelgui devait.

Les 40 millions sont donc orientés vers le rééquipement de la Sotelgui. Ce qui, de l’avis des spécialistes, devait permettre à la maison mère de la téléphonie en Guinée de se mettre au même niveau que ses concurrentes. Cependant, il y a problème. Selon nos enquêtes, les équipements ont été commandés à Huawei sans le moindre cahier des charges. ‘‘Le cahier des charges est un document qui permet de formaliser avec précision le besoin du demandeur. En effet, il est un tableau de bord qui définit le projet et détaille les conditions dans lesquelles il doit être réalisé. Il décrit l’ensemble des caractéristiques attendues des fonctions de service. C’est le lien de compréhension entre l’entreprise et le client’’, nous a précisé un spécialiste. Qui ajoute, dans le cas spécifique de la Sotelgui que le cahier des charges aurait permis de commander ‘‘les équipements adéquats’’.  Sans ce document, ‘‘Huawei pourrait nous installer des équipements dépassés. Ce qui nous amènerait à lancer de nouvelles commandes quelques temps après’’.

Le ministre des Télécoms, M. Oyé Guilavogui, sans faire référence à un cahier des charges, soutient que ‘‘tout s’est passé dans la plus grande transparence. Ce, jusqu’à la signature de l’accord de prêt en passant par le contrat commercial.’’

D’ailleurs, révèle le ministre, ‘‘les 30% du prêt sont déjà décaissés et les premiers équipements sont attendus à Conakry. La sélection de la maison spécialisée qui doit venir diagnostiquer les équipements existants et qui se chargera de la gestion intermédiaire  pour une durée de deux ans est en cours aux Grands Projets’’.

Dans ce dossier, ministre et techniciens ne semblent être sur la même longueur d’onde. Pour le premier, le seul hic du dossier Sotelgui réside dans le social : comment mettre en œuvre un plan social pour 1600 travailleurs ? Est donc aux yeux de Oyé la question fondamentale. Par contre des techniciens eux estiment que c’est un scandale de commander des équipements sans une base technique (le cahier des charges). Et ça, sous le nez et la barbe du Comité de gestion piloté par Moustapha Mamy Diaby de l’ARPT (Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications).

IS TRAORE

guinee7

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