Restrictions d’internet et brouillage des ondes : des organisations de défense des droits humains haussent le ton et font des exigences
Ce jeudi 30 novembre 2023, à la maison de la presse, les membres du collectif des organisations de défense des droits humains, se sont insurgés contre les restrictions d’internet et le brouillage des ondes de certains médias. Il qualifient ces actes de violation des droits et libertés des Guinéens.
A l’entame, les membres du collectif ont dénoncé une violation de la liberté de la presse en Guinée qui découle du brouillage des ondes des médias.
« Nous, organisations de défense des droits humains, dont nombreuses sont membres du Collectif des ONG pour des textes respectueux des droits humains, suivons avec beaucoup de préoccupations, la restriction de l’accès aux réseaux sociaux et le brouillage des fréquences des Radios FIM FM, Djoma FM depuis le vendredi 24 novembre 2023, et Espace FM le mercredi 29 novembre 2023. Nos organisations expriment leurs inquiétudes face à la récurrence de ces pratiques qui sont contraires aux engagements internationaux de notre pays en matière de la liberté de la presse et le droit à l’information des citoyens », ont-ils déclaré.
Poursuivant, les membres du collectif déplorent la recrudescence de ces actes contraires selon eux, aux différentes chartes et conventions internationales sur le respect des libertés que la Guinée a ratifié
« Nos organisations rappellent que la République de Guinée est partie aux principaux instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme. A ce titre, le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP) en son article 19, la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), en son article 9 et la Charte de la Transition en ses articles 19 et 23, consacrent tous, la protection de la liberté de conscience, la liberté d’expression et d’opinion et le droit à l’information. Par ailleurs, nos organisations rappellent que cette situation intervient quelques semaines après le verdict de la Cour de justice de la CEDEAO reconnaissant l’Etat Guinéen coupable d’avoir violé les droits des citoyens à la liberté d’expression et à l’accés à l’information suite à la coupure d’internet et aux restrictions de l’accès aux réseaux sociaux en 2020. Aussi, lors de son dernier passage à l’EPU (Examen périodique universel) du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, la Guinée a reçu et accepté sept (07) recommandations l’encourageant à garantir la liberté d’expression », a regretté le collectif
Par ailleurs, les membres du collectif disent s’inquiéter des conséquences économiques qui affectent toutes entreprises et organisations touchées par ces restrictions.
« Nos organisations s’inquiètent des conséquences économiques de ces restrictions sur les start-ups et autres petites et moyennes entreprises guinéennes de plus en plus dépendantes d’internet et des réseaux sociaux dans leurs activités », ont-ils déploré.
Pour finir, ces organisations de défense des droits humains ont invité les autorités de la transition à mettre fin à ces restrictions, identifier et sanctionner les responsables du blocage des plateformes de réseaux sociaux et le brouillage des fréquences des Radios
Pour rappel, depuis le vendredi 24 novembre dernier l’accès aux réseaux sociaux est bloqué et aucune communication officielle donnant les raisons de ce blocage, n’a été faite par les autorités guinéennes.
Amadou Diawo Barry pour Actuguinee.org / Tel : 621795790