Procès 28 sept : Ben Youssouf Keita porte des graves accusations contre Cherif Diaby ancien ministre de la santé
http://Actuguinee.org / Dr Ben Youssouf qui était également au stade du 28 septembre jour des massacres, a comparu ce mardi 11 avril 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, pour livrer son témoignage.
Dans son récit, Dr Ben Youssouf, a accusé l’ancien ministre de la santé à l’époque des faits le Colonel Abdoulaye Cherif Diaby, d’avoir failli à son devoir de médecin et violé son serment d’Hippocrate en ne compatissant pas à la douleur des blessés.
« A Donka, j’ai vu le ministre de la santé rentrer, il n’était pas armé. Il était avec ses gardes de corps. Je cherche à comprendre pourquoi ce ministre de la santé, à l’époque, qui a prêté le serment d’Hippocrate n’a pas agi comme un médecin ? Je me dis s’il a préféré être militaire, il doit renoncer au titre de médecin parce que ce jour, il n’a pas été un homme assermenté en médecine. Il (Cherif Diaby, ndlr) n’a frappé personne et n’a pas tiré sur quelqu’un, mais il n’a pas eu la pitié qu’un médecin doit avoir face aux gens qui souffrent. Nous les médecins, il est dit que même si c’est votre ennemi qui a tué un membre de votre famille, s’il vient blesser, vous devez le soigner à plus forte raison des compatriotes qui sont sortis uniquement pour exprimer leur droit. Le ministre de la santé n’a pas compati à notre peine, à notre douleur, il n’a pas cherché à nous rassurer », a-t-il regretté devant la barre.
Cet ancien cadre de l’UFDG révèle également que Cherif Diaby est resté passif alors que ses gardes de corps donnaient des coups aux blessés. « Ce qui m’a encore ahuri, c’est que certains militaires qui accompagnaient le ministre, donnaient des coups de pied aux blessés. Je ne l’ai pas vu frapper ou donner des coups de pieds, mais il n’a pas eu cette pitié. Mais à partir du moment où lui-même réprimande en disant pourquoi vous êtes sortis, pourquoi vous êtes allés au stade, il a donné le courage aux autres de nous réprimander (…). Il n’a pas commis d’acte de violence, mais les termes qu’il a tenus, n’étaient pas appropriés. Il a failli à son devoir de médecin, il a violé son serment d’Hippocrate », a déploré Dr Ben Youssouf Keita
Ben Bella pour Actuguinee.org
