Labé : à la rencontre des femmes parcourant des dizaines de kilomètres à la recherche des fagots de bois

A l’occasion du mois de mars, dédié à la gente féminine pour ses droits, nous sommes allés à la rencontre de femmes parties à la quête de fagots de bois dans la commune rurale de Dara-Labé. Elles s’emploient sur cette activité en marchant des kilomètres pour le besoin familial mais aussi pour un but lucratif. Malgré la fatigue et la peur de se heurter aux reptiles entre autres, ces femmes sont d’une bravoure incroyable. 

Au coucher du soleil à quelques minutes du crépuscule, nous rencontrons 4 femmes accompagnées de 3 enfants en train de fendre, et ramasser du bois morts dans des buissons à Dara-Labé située à environ 18 kilomètres du centre ville de Labé. Ces femmes venues de Garambé ont inclus dans leur quotidien de parcourir de longue distance à la quête du bois. Parmi elles, Adama Hawa Diallo sexagénaire à ses côtés ses petit fils. « Dans la semaine nous venons ici plus de 5 fois. Le bois que nous obtenons nous l’utilisons en famille mais aussi nous le vendons. Les difficultés ne finissent pas. On tombe et on se blesse. S’ajoutent à cela la soif et la faim. C’est très dur. Nous faisons un grand périple. Parfois nous partons jusqu’à Hafia », explique-t-elle. 

En dépit des travaux ménagers Ramatoulaye Mané mère de famille, vient chercher du bois secs pour la cuisine afin d’alléger la dépense familiale. Parfois en pleine brousse, une grande psychose s’empare d’elle. « L’ardence du soleil et le fait de marcher des kilomètres nous fatiguent beaucoup. Nous venons et rentrons à pieds. Quand nous finissons de mobiliser les bois, on appelle un conducteur de moto-tricycle pour leur transport. On rencontre des serpents, c’est un grand risque. Je ne suis pas instruite, c’est pourquoi nous les femmes que vous voyez ici, demandons à nos enfants de bien étudier pour ne pas qu’ils subissent de telles difficultés », affirme la jeune dame. 

Sory Binta Diallo est institutrice en classe de CE1. Pendant ses heures creuses, elle y va aussi pour le bois morts en compagnie des autres femmes sur un calendrier bien précis. Elle compte stocker du bois pour mieux se reposer pendant le mois de ramadan. « Moi je viens les jeudis et dimanches. Les autres jours je vais à l’école. Nous les femmes, nous souffrons beaucoup. Aux hommes, il faut bien prendre soin de nous », plaide l’institutrice.

Ces femmes passent presque toute la journée en brousse avec leurs enfants de 9h à 18h. Un travail épuisant, juste pour le besoin familial. 

Depuis Labé Boubacar Siddy Barry 

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