Cette question mérite bel et bien d’être posée. Car, pour plus d’un aujourd’hui, elle s’est détournée du rôle régalien qui lui est assigné : informer sainement, impartialement et à temps la population.
En effet, l’autre a ditun jour: « une presse pourrie aux ordres du capital est plus dangereuse qu’une bombe atomique ».En regardant aujourd’hui la presse guinéenne avec un œil neuf, pas avec celui d’un simple spectateur, mais avec l’œil d’un fin critique, on réalise du jour au lendemain qu’elle est tout, dans sa majorité, sauf une presse professionnelle et impartiale .Les journalistes parmi elle qui décryptent, analysent et écrivent sans parti pris aucun, se comptent du bout des doigts. Les autres, eux, pataugent dans la médiocrité, l’amateurisme, la partialité et le non professionnalisme. A cela s’ajoute leur amour effréné pour les dessous de table.
Souvent, n’ayant aucun niveau et ne maitrisant aucune déontologie, certains journalistes font mal à ce pays à travers leurs agissements. A dire vrai, ils sont devenus de vraies énigmes à l’éclosion de la vérité dans notre Pays .Au lieu de consacrer leurs micro et plume à des fins de réconciliation des populations, de critiques objectives des gouvernants pour que ceux-ci copermutent leurs gestions au bénéfice des populations, contribuer à la manifestation de la vérité, ils préfèrent les mettre au service de leurs propres poches ; parfois, ils répandent des contre-vérités infamantes pour juste se faire plein les poches. A écouter certains même dans les débats, dans les émissions interactives, on a tout de suite l’impression que ce pays prendra feu. Certains parmi eux sont si partisans, si pyromanes qu’ils sont indistincts de ces politicards, ces hommes sans vergogne et sans scrupules, qui polluent notre atmosphère politique depuis belle lurette et incitent sans cesse le peuple à aller au charbon.
En clair, ce comportement déshonorant de cette frange de journalistes a éclaboussé toutes les bonnes graines exerçant ce noble métier au point qu’ils sont souvent frappés par le même fouet. J’en connais même qui, du fait de leur esprit communautariste et rétrograde, ont créé des émissions dans des langues vernaculaires juste pour faire la promotion d’une certaine communauté .En un mot, l’atmosphère médiatique guinéenne est polluée de journalistes pique-assiettes, des prêcheurs de violence qui ne cessent de ternir l’image de ce métier pourtant noble.
La presse guinéenne est malade et a besoin d’autopsie.
Nonobstant cette figure déshonorante dans laquelle elle se retrouve, la presse guinéenne ignore éperdument qu’elle est malade .Comme l’affirmait tout récemment un homme politique, il lui faut un bon diagnostic pour qu’elle ait bon pied et bon œil. Cela est plus qu’une nécessité aujourd’hui.
La manipulation de l’information a commencé depuis que le monde est monde.Sans être un cassandre mais, ce qui se passe chez nous est si caverneux et si alarmant que si les autorités ne prennent pas des dispositions draconiennes et urgentes contre toutes ces dérives verbales incessantes, ces exhortations à la violence dans les émissions interactives, débats et autres de certaines stations radios, cela risque de nous envoyer au charbon un jour comme ce fut le cas au Rwanda.
Ailleurs, la Presse, imbibée d’une forte dose d’impartialité et de patriotisme, assume son rôle d’information, sa responsabilité morale de donner l’information aux citoyens ……
Curieusement, ici chez nous, la réalité est toute autre. La déontologie, l’impartialité et la responsabilité dans la diffusion de l’information, n’existent que sur des papiers volants et non dans les actes. Bref, ici, la presse est un fourre-tout. N’importe qui peut s’y retrouver ; il suffit juste de savoir rouler la langue dans la bouche comme un varan pour qu’on y soit accepté ; On s’en fout de savoir si vous vous y connaissez ou pas. Ensus, à part des débats portant sur la politique, la corruption dans l’administration, aucun autre sujet d’intérêt national n’est débattu; les sujets portant sur l’incivisme des citoyens, sur la santé, les mariages précoces, l’excision, l’exploitation et le travail forcé des enfants, l’indiscipline des usagers dans la circulation, l’augmentation fantaisiste des frais de loyer, le social en un mot, sont passés en filigrane pour ne pas dire qu’ils ne sont presque pas débattus.Alors que c’est cela qui devait être leur priorité.
Nous avons un exemple frappant devant nous aujourd’hui. Lorsque tout récemment, vu la poussée de la criminalité,l’insalubrité,la destruction des biens privés et publics sur la route Le prince, le Gouvernement a décidé d’installer des PA sur ce tronçon, certaines presses au lieu de s’intéresser à connaitre le bien fondé de cette mesure, n’ont vu en cela que le côté négatif .Mais aujnourd’hui,depuis l’installation de ces PA,la population circule librement et à tout moment, les commerces ouverts tous les jours, même les jours de manifestation et de ville morte , le terre-plein a cessé d’être un dépotoir d’ordures ;Chose que personne ne pouvait croire dans un passé récent.Malheureusement, peu de presses font écho de cette mesure salutaire, appréciée de tous et principalement les riverains qui étaient considérés comme étant des victimes de cette mesure par ces mêmes presses.
Concernant la presse en ligne, le mal est encore plus profond .En lisant certains à ce niveau, on a tout de suite l’avidité de les régurgiter; des textes cousus de fautes élémentaires et d’idioties foisonnent honteusement les papiers d’autres.
Très malheureusement, la quasi-totalité des journalistes sont hostiles aux critiques ; ils font le perroquet quand il s’agit des autres mais, quand c’est à leur propre porte, on assiste souvent à un silence de cimetière de leur part. Au-delà de ça, ils se soutiennent parfois, au nom d’une certaine solidarité, dans la fausseté. On a encore bonne souvenance de cette chaine de solidarité néfaste autour d’un journaliste qui s’est arrogé le droit d’invectiver toute une génération ici concernant la polygamie. Epargnez-moi l’idée de reprendre l’expression.
De façon vraisemblable, l’histoire de la presse guinéenne ressemble un peu à celle d’un fou. En effet, pour le fou, seul lui est bien portant ; les autres, à ses yeux, sont tous malades.
Disons-nous la vérité pendant qu’il est encore temps !
Autant les politiques font mal à ce Peuple, autant certaines presses contribuent à la dégradation de ce tissu social pourtant déjà fragile.
Loin de moi l’idée de fortifier une quelconque esquisse allant dans la logique du musellement de la presse mais,la dépénalisation des délits de presse dans notre est une erreur.
Pour une question de quiétude sociale, d’entente et de parfaite compréhension entre filles et fils de ce Pays aujourd’hui, il est éminent pour l’Etat de raboter la loi sur la Presse au risque de nous entraîner dans une confrontation un jour. Pour preuve, pas plus tard que la semaine passée, l’opposition guinéenne, ce cancer pour le développement de notre Pays, toujours dans sa logique de ternir l’image et la réputation de nos forces de l’ordre, a fait courir sur les réseaux sociaux une image faisant état d’un gaz lacrymogène périmé et toxique qui aurait été utilisé par les autorités contre les leaders lors de leur marche passée. Comme une traînée de poudre, ce refrain a été repris par certains journalistes qui ne se sont même pas donnés la peine de chercher la véracité ou la fausseté de l’information .Ils ont tous relayé. Alors que, le minimum que la déontologie adjure dans ce genre de situation est l’utilisation du conditionnel, le temps de vérifier l’information .Cela permet au journaliste d’être à l’abri des critiques et des sanctions.
Bref, quand le journaliste sait que son micro, sa plume peut le conduire en prison, il remuera sa langue et réfléchira sept fois avant de parler ou d’écrire quoi que ce soit.
Attention, le micro et la plume peuvent conduire à l’implosion.
En définitive,au lieu de pérorer tout le temps sur des sujets qui n’en valent pas la peine du tout parfois, cette Presse dilettante fera mieux aujourd’hui de se remettre en cause, s’arrêter, ne serait qu’un laps de temps, pour sa propre autopsie .Car, un mal ne peut être pallié que lorsqu’un bon diagnostic est fait. Tout comme pour dire qu’il lui faut un bon patriotique aujourd’hui afin de redorer son blason ;il n’est jamais tard, en tout cas, pour mieux faire.
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