Guinée : Le marché des betails coincé entre la hausse des fiscalités et la pauvreté des clients

http://Actuguinee.org / La fête de Tabaski s’annonce sous le signe de la faiblesse des porte-monnaies en Guinée. Plus de la moitié des moutons et de bétails sont importés depuis le Mali voisin dont le nord, principale source d’approvisionnement, est en guerre depuis des années. A cela se greffe le coût exorbitant des frais de dédouanement sur le long des deux côtés de la frontière guinéo-malienne. C’est du moins le constat qui se dégage à l’issue d’un reportage que nous avons réalisé sur le marché des betails à Kankan ce vendredi, 16 juin 2023.

Mamoudou Kaba est un vendeur de moutons à Sasangbédé, le principal marché de bovins et de caprins de la région. Aujourd’hui, des centaines de béliers et de bœufs sont debarqués à bord de camions en provenance du Mali.

Un trajet long et truffé d’obstacles pour Mamoudou Kaba et ses collègues surtout en cette veille de Tabaski. Ils doivent remplir plusieurs formalités à l’allée comme au retour :

<< Pour aller à Bamako, nous devons d’abord chercher du francs CEFA sur le marché noir où le taux de change augmente du jour au lendemain. Arrivée à Bamako, nous devons faire face à la montée des prix. Les moutons et bœufs que nous achetons viennent du nord-Mali en proie à l’insécurité. Cela a rendu les conditions d’approvisionnement de plus en plus compliquées et les prix ont fortement grimpé. Sur le chemin de retour , nous payons une succession de taxes à la douane, à la gendarmerie et à la police sur chaque côté de la frontière. Récemment la mairie de Kourémalé côté malien nous a elle aussi exigé de payer sa taxe. A tout cela il faut ajouter les conditions difficiles d’acquisition des camions de transport >> a fait remaquer ce jeune porte-parole de l’association des vendeurs de moutons de Kankan.

Ici à Sassangbédé, contrairement aux années passées les clients se font rares certes à cause de la cherté. Le prix moyen d’un bélier importé s’élèverait désormais jusqu’à un million cinq cent mille francs guinéens au lieu d’un million deux cents l’année dernière. Cette période coïncide aussi au ralentissement des activités économiques à travers tout le pays. Une période de vache maigre qui contraint bon nombre de Guinéens à s’offrir une seconde chance pour ne pas rester en marge de la fête de Tabaski l’une des plus importantes pour la communauté musulmane. Ils se mettent en petits groupes et cotisent pour s’acheter un bélier à immoler le jour de tabaski. Une démarche plus économique qui gagne du succès dans tout le pays .

Mamadi. CiSSE pour Actuguinee.org

 

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