Dr Abou Billy Keïta : « les cliniques privées ne doivent pas être considérées comme des concurrentes vis-à-vis des structures étatiques…»

Doté d’un cursus universitaire en médecine générale et attesté en échographie générale à l’université d’imagerie de Bénin, le Dr Abou Billy Keïta a regagné définitivement la Guinée son bercail pour combler le manque criard en médecins compétents dotés de moyens d’investigation ultramodernes sur les pathologies les plus courantes comme le paludisme et la fièvre typhoïde qui constituent les premières causes de consultation. A cela, s’ajoutent la césarienne, l’appendicite, la hernie, la péritonite et bien d’autres interventions sur le foie qui sont aussi des cas non négligeables dans cette zone tempérée. Et c’est dans la ville de Siguiri qu’il s’est installé pour vendre son savoir-faire en s’associant d’abord avec deux médecins locaux en vue de la création d’une clinique dite ‘’associative ». Mais malgré tout, assoiffé de son autonomie, avec l’aide de ses parents, Abou Billy Keïta créera par la suite, son propre établissement sanitaire dénommé ‘’polyclinique Kadiatou Koulibaly ».De jour comme de nuit, les patients, des femmes en majorité, se bousculent devant le portail du jeune médecin sis dans le secteur Bouré-Gare du quartier Kouroudakoro dans la ville de Siguiri.Près d’une quarantaine d’employés s’y relayent aux diverses tâches et dont le coût salarial mensuel s’élève à plus de 48 millions de francs guinéens en plus d’autres coûts liés au fonctionnement de l’entreprise.

« Je pense que cette renommée dépend d’abord de notre engagement, moi et mes personnels et des moyens qui ont été créés pour nous permettre de mettre en place vraiment les équipements hypersophistiqués pour mieux investiguer…les pathologies courantes », a déclaré le docteur Abou Billy Keïta.

S’agissant de la médecine traditionnelle africaine exercée par les guérisseurs très sollicités aussi dans cette localité, le médecin rappelle avoir détecté bon nombre de cas d’intoxication engendrés par le surdosage chez certains patients.

« Même s’il s’avère que certains { guérisseurs traditionnels} sont biens en tradi-thérapie mais, il ne faut pas oublier, le gros problème, c’est le dosage. C’est ce qui fait la différence entre la médecine moderne et la médecine traditionnelle », a tranché Dr Abou Billy Keita.

La prolifération des établissements sanitaires privés face à ceux du secteur public est souvent mal perçue par certains dirigeants locaux : « Les cliniques privées ne sont pas des centres qui doivent être considérées comme des concurrentes vis-à-vis des structures étatiques mais comme une complémentarité entre les structures privées et les structures étatiques mais , très malheureusement nous sommes considérés aujourd’hui comme des ennemis à abattre par les autorités sanitaires préfectorales », a-t-il suggéré.

Autre goulot d’étranglement évoqué par notre interlocuteur, c’est l’absence de subvention de l’Etat en direction des acteurs intervenant dans le secteur privé de la médecine guinéenne.

Depuis Siguiri, Mamadi CISSE pour Actuguinee.org

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