Dalaba : Tout savoir sur le conflit sanglant entre communautés de Djinkoya et de Keitikiya

http://Actuguinee.org / Situé à 57 Km de Dalaba centre, les localités de Djinkoya et Keitikiya relèvent respectivement des sous-préfectures de Kourou et de Mafara.

Venu pour s’enquérir sur les motifs du conflit entre ces deux localités, le Gouverneur de la Région de Mamou a écouté à tour de rôle les explications des chefs de district de deux agglomérations, afin de trouver un terrain d’entente.

S’agissant de l’origine de ce conflit entre ces deux localités, le chef de de Djinkoya, relate les faits. « Ce qui est à l’origine, c’est les conflits politiques et domaniaux. Conflit politique dans la mesure où lorsqu’un district est délocalisé vers un autre cela pose problème chez certains. Dire que ce terrain-là m’appartient que tu le veux ou pas. Les gens de Keitikiya disent que ce terrain leur appartient. Ce terrain-là en réalité dans l’histoire de Keitikiya, le premier habitant avait appelé Diallonkadougou. C’est la région des Diallonkés. Donc tous ceux qui se revendiquent aujourd’hui comme propriétaire du terrain, ils ont été accueilli et hébergé à l’époque par les Diallonkés autochtones et les liens se sont créés.

Ils viennent réclamer un terrain qui ne leur appartient pas. Supposez que vous, vous venez me trouver dans mon champ, je coupe une partie je dis monsieur cultiver cette partie en attendant. Maintenant vous restez là-bas jusqu’à ce que vous durez là-bas, vous gagnez des enfants jusqu’à ce que vous deveniez un village, jusqu’à ce que vous deveniez un district. Vous commencez à vous imposer contre ceux qui vous ont hébergé à l’entame. Donc vous vous considérez comme plus forts maintenant et vous vous mettez à revendiquer le même droit que nous.

Hier c’est ceux de Keitikiya qui sont venus ici avec les armes blanches, les lances pierre. On a pu arrêter certains mais malheureusement ils ont pu s’échapper la nuit. Mais les armes qui ont été saisies n’ont pas disparu. On les a mis à la disposition des autorités. Ils ont blessé trois personnes et cassé les murs des magasins et latrines. C’est comme une rébellion, ils rentrent dans la brousse et tirent comme une rébellion ou un état de siège. La personne qui commandite ça, c’est un agent de la gendarmerie, il est de Keitikiya. De notre côté, il y a eu trois blessés par des armes blanches. Donc nous nous voulons que l’affaire de supériorité quitte. Dire que ce terre-là m’appartient, ce n’est pas important. Une terre n’appartient à personne en principe. Seulement que nous sommes dans un pays de droit, on respecte la loi. Si l’autorité compétente vient prendre les informations, elle se rendra compte que nous sommes les victimes. Parce que nous sommes victimes de notre bienfait », a relaté Camara Abdoulaye, chef de district de Djinkoya.

La version du chef de disctrict Keitikiya

Après les explications du chef de district de Djinkoya, le chef de district de Keitikiya a aussi pris la parole pour donner sa version des faits soutenant que les habitants de Keitikiya seraient les premiers à s’installer sur ces terres. « La cause de ce conflit : ils ont dit qu’ils veulent défricher ce qui appartient à nous anciens, nous, nous avons dit que vos parents (Djinkoya), nous demandent de les prêter depuis longtemps et on l’a fait. Ils ont dit qu’ils ne cherchent pas à être prêté Que la terre appartient à tout le monde puisque nous sommes égaux. Que maintenant ils vont rentrer dans la brousse pour couper leur part. On leur a dit que ce n’est pas comme ça vous avez trouvé. Malgré tout ça, ils sont partis défricher une parcelle pour en faire un terrain de football. On a dit que puisque ce terrain c’est vos enfants et les nôtres qui vont jouer, on laisse avec vous. Les sages de là-bas on dit qu’ils ne sont pas partant, l’initiative est des jeunes. Après ils sont venus en grand nombre tout en disant que toute personne qui les trouve là-bas ils vont finir avec lui. Et nous nous savons que la terre c’est pour nous. Même si tu as l’argent pour avoir une terre, il faut demander. Tu ne peux pas venir seulement défricher. Nous ne sommes pas contre eux. La preuve, que nous sommes avec eux, ils ont trois terrains d’arachide dans notre village ici. Si on ne voulait pas le bon voisinage, on allait pas les donner ça. C’est ce qui est là », a fait le chef de district de Keitikiya.

Garant de la paix et de la quiétude sociale dans la région, Ge gouverneur Colonel Aly Badara Camara a appelé les deux camps à l’union et à enterrer la hache de guerre jusqu’à la décision de la justice.

« A commencer ici jusqu’à dans les autres positions de Djinkoya jusqu’à Kourou-maninka et Mafara, je vous remercie. Je n’ai pas entendu que quelqu’un est mort ici. Vous devez comprendre que nous sommes condamnés à vivre ensemble. Quand les difficultés arrivent, il faut que certains comprennent facilement. Il faut que certains créent des petits problèmes. Même avec les enfants, ça arrive. N’acceptez pas encore des douleurs, n’acceptez pas que les gens pleurent. C’est la Guinée qui a toujours participé à la résolution des crises dans d’autres pays. Ce n’est même pas une crise, c’est de l’incompréhension. Acceptez de renforcer le tissu social », a invité le colonel Aly Badara Camara, Gouverneur de Mamou.

Après ce discours du Gouverneur, les deux camps ont accepté d’attendre les instructions du procureur de la République près le TPI de Mamou. Dans la foulée, les citoyens de Keitikiya ont présenté un jeune qui serait en train de tirer a balle réelle sur eux. Il a été embarqué avec la délégation pour des fins d’enquêtes. Au total, plus d’une quinzaine de citoyens ont été blessés des deux camps.

De Retour de Keitikiya et Djinkoya, Jacques Kamano pour Actuguinee.org

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