Construction axes routiers Kankan–Mandiana et Kankan-Kissidougou: Des missions de contrôle indépendant pour ne pas retomber dans les travers du passé…
Le Président de la République, le Pr. Alpha Condé, entend visiblement faire de la construction et réhabilitation des nombreux axes routiers du pays un de ses principaux chevaux de bataille. Le week-end dernier, il en était encore à poser de premières pierres du côté de Kankan et de Mandiana. De quoi réjouir en général les populations riveraines, surtout les usagers de la route. Cependant que ces derniers, quoique rassurés par le Président de la République, ne voudraient pas qu’en lieu et place des ouvrages-bétons qui leur sont promis, il soit érigé de nouveaux semblants d’axes routiers, résistant très peu aux intempéries. Pour ce faire, la mise en place de missions de contrôle totalement indépendantes s’avère indispensable.
Pour ceux des téléspectateurs de la RTG (Radio Télévision Guinéenne) des plus attentifs, du côté de la capitale surtout, voire fins observateurs des images et sons véhiculés à l’occasion de la récente visite de travail du Président de la République en Haute Guinée, plus précisément à Kankan, il y a certes de quoi se réjouir, voire assez de motifs de satisfaction en termes de réalisations en cours de vœux des populations et usagers de la route. Ces vœux passant, bien entendu, par la construction et la réhabilitation d’axes routiers constituant manifestement des ponts de liaison entre des zones de forte densité de productions agricoles et celles de grande consommation comme la capitale Conakry.
A vrai dire, plus tôt, par rapport à ces axes, objets de cérémonies en fin de semaine dernière de pose de premières pierres, les gouvernants avaient songé à en arriver à cette décision d’extrême importance politique, mieux l’économie locale, voire nationale, s’en serait portée mieux.
Tout compte fait, ce n’est pas bien grave s’il a fallu attendre l’avènement du Pr. Alpha Condé pour inverser d’une certaine manière les choses, sonner pourquoi pas l’heure du renouveau pour de nombreux axes routiers guinéens. Seulement voilà, à Kankan, d’abord lors du meeting qu’il a en partie animé au Stade M’Balou Mady Diakité, le Président de la République a indirectement répondu au souci de qualité nourri par les populations au sujet des infrastructures routières devant être réalisées. Selon lui, il ne se fera aucun état d’âme de renvoyer l’entreprise adjutatrice si les incompétences de cette dernière devaient se révéler d’une façon ou d’une autre.
Voilà qui est peut-être bien dit. Cependant que le Pr. Alpha Condé aurait davantage emporté l’adhésion et la compréhension de ces populations, auxquelles il a maintes fois promis que plus jamais de routes-bidons ne seront construites en son temps en Guinée, en arguant simplement que des instructions fermes seront données ou ont été données aux missions de contrôle devant être mises à contribution sur ces deux importants chantiers routiers. A propos desquelles d’ailleurs, des sources dignes de foi signalent qu’elles seront internationales. En tout cas, il était loisible de constater sur place à Kankan, lors du chaleureux accueil réservé au Pr. Alpha Condé et à sa suite, de constater que cette mission de contrôle pourrait être dans le cas d’une des deux entreprises adjutatrices au moins, à savoir GUITER SA ayant décroché le contrat Kankan – Mandiana (100 Kilomètres), le bureau de contrôle américain Louis Berger International. Difficile de dire pour autant quel bureau international devra procéder au contrôle sur l’autre axe éminemment plus important, confié à l’entreprise burkinabé EBOMAF, s’élevant à la bagatelle de près de 300 millions d’euro, allant de Kankan à Kissidougou (194 Kilomètres). Certainement que l’on ne tardera pas à nous édifier sur cet autre choix. Loin de nous toute idée de xénophobie. Il y a seulement que pour être conséquent avec lui-même, le régime en place, à travers naturellement le Ministère des Travaux publics, devra veiller à ce que sur la question des bureaux ou missions de contrôle, il n’y a nullement lieu de faire dans l’indulgence. Vu les résultats catastrophiques hérités du passé, cette indulgence pourrait tôt ou tard friser la complicité. Autant dire que Mohamed Traoré, chef d’ouvrage des deux axes routiers susmentionnés, en sa qualité de premier responsable des TP, ne doit pas lésiner sur les caractères indépendant et professionnel du ou des bureaux de contrôle retenu(s). Surtout que les budgets consentis pour le financement proviennent du Budget National de Développement (BND). Même si des avances financières sont consenties par des établissements bancaires sous garantie de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG). Nous y reviendrons très certainement…
Moussa Soumah
