Affaire 19 juillet 2011 : Maintenant les supports sonores du commissaire Fabou…

Après le visuel, le sonore. Ce jeudi 11 avril, le commissaire Aboubacar Fabou Camara, directeur des services spéciaux de la Présidence de la République, a fait écouter le support sonore en sa possession dans l’affaire attaque du domicile privé du président guinéen Alpha Condé le 19 juillet 2011 à Kipé, en banlieue de Conakry.

A l’entame, le président de la cour Fodé Bangoura a invité le témoin Fabou Camara de continuer sur l’audition de son élément sonore avant les débats. Le commissaire, à son tour, a informé le président que le lecteur n’était pas venu. Le technicien aussi. Proposant ainsi de faire la lecture à partir de son ordinateur.

En attendant la venue du technicien, le juge a demandé à poser des questions au témoin. Et le procureur général William Fernandez d’ouvrir le bal : « j’ai quelques questions d’élucidation à vous poser. Quelles sont les personnes qui, lors de votre filature, ont pu être identifiées par leurs fréquentations au domicile de Mme Fatou Badiar Diallo ? » Le commissaire de répondre : « au cours de notre filature, on a observé deux groupes qui venaient régulièrement à la maison. Le premier groupe était un groupe de militaires dans lequel il y avait le lieutenant Amadou, le lieutenant Mohamed Komara, le lieutenant Ousmane Coulibaly et le commandant AOB. Les autres qui venaient à moto, on n’a pas pu les identifier ».
« Pour le second groupe, ce sont des civils. Parmi lesquels il y avait Almamy Aguibou, Aliou. D’autres sont venus avec dame Badiar. Ensuite, on a observé dans un restaurant que dame Badiar était avec Wann et Bah Oury était chez elle plus d’une fois », a-t-il poursuivi. Le procureur de revenir : « est-ce que vos observations vous ont permis de savoir ce que les gens font là-bas ? » « au cours de nos observations, on a constaté que certains venaient rencontrer Mme Badiar, d’autres aussi venaient pour s’entretenir avec elle ».Et le technicien qui arrive. La cour ordonne la suspension des débats au profit de l’audition de l’élément sonore que détient le commissaire Fabou Camara. L’élément sonore a été ensuite engagé sur fond de silence total dans la salle. Au départ, le son était grippé et n’était pas du tout audible. Par la suite, la voix devient audible avec une voix (??) dit d’Almamy Aguibou relatant comment ils (les accusés) se sont préparés et quelles sont les personnes impliquées dans cette affaire ?

Durant une trentaine de minutes, l’élément passe dans une salle où la somnolence avait commencé par gagner une partie du public. C’est ainsi que le président de la cour décide de rompre l’élément pour demander l’avis des parties.
« M. le procureur, selon vous est-ce qu’on peut continuer à écouter l’élément sonore ? », lui pose le juge. « M. le président, ce que j’ai entendu ici, je l’ai déjà entendu à la barre. Sauf qu’Almamy Aguibou a nié certains passages. Mais le témoin dit qu’il y a plus intéressant devant. On peut continuer à mon avis », répond Fernandez.

Pour la partie civile, Me Mory Doumbouya de confier : « Nous militons pour la continuation pour la plus grande transparence dans cette affaire ». Me Salif Béavogui, pour la défense parle de son trafiqué : « M. le président, cet enregistrement est un son trafiqué et ce qui est dit est un non dit ».

Après cette brève discussion, le président tranche en appelant à la barre l’accusé Almamy Aguibou pour sa version sur le support sonore. « M. Aguibou, est-ce que cette voix que vous avez entendue est la vôtre ? Oui ou non ? », lui demande le juge. Et le comparant de répondre : « M. le président, je ne peux pas vous dire Oui ou Non parce que c’est tout simplement on n’a pas authentifié la voix ». Et le juge d’insister : « c’est votre voix oui ou non ». Almamy Aguibou de persister : «M. le président, je ne peux pas vous dire que c’est ma voix ou pas, sans l’authentification de l’élément sonore. Ce que je sais c’est au camp Samory que j’ai fait un enregistrement ».

Après cette précision, l’accusé a ensuite rejoint sa place et c’est parti de nouveau pour les débats avec le commissaire Fabou Camara.

Tour de la partie civile. « La pertinence des déclarations du commissaire m’amène à ne pas lui poser aucune question. Je remercie mes confrères de la défense de l’avoir cité comme témoin », s’est comme réjoui Me Mory Doumbouya.

Me Mohamed Traoré de la défense d’indiquer : « M. le commissaire, est-ce que vous vous rappelez du dicton de Socrate qui dit que « tous les hommes sont mortels. Or, moi je suis un homme donc je suis mortel ». Est-ce que vous savez que l’un des mes éminents confrères avait dit qu’après l’accession au pouvoir du président de la République, tous les membres des services de renseignements sont des menteurs. Donc, selon lui vous êtes quoi ? »

Du coup, l’avocat est stoppé net par le juge en ces termes : « Maitre, c’est un cadre de la République. N’essayez pas de l’offusquer. Il faut le respecter. On doit se respecter ici ».

Après ce rappel à l’ordre du président de la cour, les débats ont continué entre la défense et le témoin.

Répondant à une question de la défense à savoir « qu’est- ce qu’une infiltration ? », le témoin Fabou Camara affirme ne jamais avoir connu ce mot. « Je n’ai jamais entendu ce mot, de la 1ère année à la fin de mes études ».

L’audience du jour a pris fin par l’annonce par le président de la Cour de la présence du commandant Gabriel Diawara en tant que témoin…

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