Un agent de l’UFDG dénonce l’auteur présumé du crime contre Mohamed Diallo: Les avocats accusent l’enquêteur
Le collectif des avocats de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a animé une conférence de presse, dans l’après-midi d’hier, samedi 20 février 2016. Il était question de faire l’état de la situation judiciaire de l’affaire du meurtre de notre confrère feu Elhadj Mohamed Diallo.
Selon Me Salifou Béavogui, le collectif des avocats de la défense veut, à travers cette conférence de presse, dénoncer les conditions dans lesquelles l’enquête a été menée par le colonel Gabriel Tamba Diawara.
« Au cours de cette enquête préliminaire, un de nos clients, en l’occurrence Algassimou Keita, a été soumis à un interrogatoire musclé, dans la douleur. Or, quand la torture interroge, c’est la douleur qui répond pour l’amener contre toutes les promesses trébuchantes : incorporation au sein de l’armée, argent, voyage, libération. Que Algassimou Keita, qui fait partie de la garde rapprochée de Elhadj Cellou Dalein Diallo, dénonce monsieur Alimou Sow, qui est également le garde du corps de Hadja Halimatou Dalein Diallo », a fustigé l’avocat de l’UFDG.
À en croire Me Salifou Béavogui, c’est sur la base de cette dénonciation obtenue dans la douleur, des tortures et de fausses promesses qu’un dossier a été transmis à la justice, mais qu’il se garde d’en parler pour des fins d’enquête. « Je relève simplement avec mes collègues, que les droits de la défense ont été violés. Plus grave, nous avons désigné notre confrère, Me Alseny Aissata Diallo, le lundi 15 février 2016, à l’effet de se rendre au PM3, s’entretenir avec nos clients, parce que nous étions appelés à d’autres fonctions avant la confrontation. L’enquêteur a systématiquement refusé l’entretien avec nos clients avant la confrontation. Ce qui est une atteinte grave et intolérable au droit de la défense consacré par l’article 9 de la constitution guinéenne », a dénoncé Me Salifou Béavogui.
Enfin, les avocats de l’UFDG n’entendent pas baisser les bras. Ils promettent de continuer la bataille judiciaire. « Le collectif, épris de paix et de justice, nous nous battons pour des principes et des libertés. Nous voulons que des enquêtes sérieuses soient menées dans toutes les affaires », ont-ils dit devant les journalistes. « Dans ce pays, nous voulons qu’on évite l’arbitraire, que des innocents soient livrés mains et pieds liés à la redoutable machine judiciaire », a ajouté maître Béa.
Selon l’avocat, « Dans le cas d’espère, le collectif des avocats de la défense estime que jusqu’à présent, le meurtrier est en train de courir car l’enquête a été dérapée et que ce sont des innocents qui sont livrés à la justice », a dénoncé Me Salifou Béavogui.
Ibrahima Sory Diallo de Guineematin.com