Transition : la Guinée vers un glissement certain du calendrier électoral…?
http://Actuguinee.org / Umaru Sissoko Embalo, ancien Président en exercice de la CEDEAO, a trompé et emballé tout le monde dans la farine : il a fait croire à la Guinée que l’organisation sous-régionale mobiliserait auprès de la Communauté internationale les 600 millions de dollars nécessaires à la conduite de la Transition si les autorités guinéennes fixaient un délai raisonnable pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Ainsi, de commun accord entre les autorités guinéennes et la CEDEAO, furent fixés les 24 mois comme durée de la Transition à partir du 1er janvier 2023.
Huit mois après, le médiateur de la CEDEAO pour la Guinée, l’ancien chef de l’État béninois Thomas Yayi Boni a disparu des radars et semble avoir d’autres chats à fouetter, Umaru Sissoko Embalo n’est plus Président en exercice de l’organisation sous-régionale, et la Guinée n’a pu jusque là mobiliser comme contrepartie que 40 millions de dollars, selon le Premier ministre Bernard Goumou s’exprimant sur TV5.
Huit mois après, le médiateur de la CEDEAO pour la Guinée, l’ancien chef de l’État béninois Thomas Yayi Boni a disparu des radars et semble avoir d’autres chats à fouetter
Pour ainsi dire, Umaru Sissoko Embalo a refilé la patate chaude à son successeur Ahmed Bola Tinubu du Nigéria dont la Guinée n’est point le souci, mais le Niger, théâtre d’un coup d’État militaire tout juste à son sacre comme Président en exercice de la CEDEAO ! Du coup, à un moment où toute l’attention de la CEDEAO au plus haut niveau est orientée sur le Niger où il est question de mobiliser des financements pour rétablir un « Président démocratiquement élu », la Guinée se retrouve sans interlocuteur valable au sein de l’organisation pour qui la tenue des élections dans ce pays n’est pas la priorité du moment.
D’ailleurs, la crédibilité de la CEDEAO s’étant éffilochée avec trois coups d’État dont elle n’a pu trouver une alternance démocratique, ajouté surtout à celui du Niger qui lui a fait perdre plus ou moins la majorité de ses membres avec ses velléités d’invasion de ce pays sahélien, il n’est plus évident qu’elle puisse mobiliser 100 dollars auprès de la communauté internationale. N’en parlons pas de 360 millions de dollars.
Alors, en un mot comme en mille, la Guinée va tout droit vers un glissement certain de son calendrier électoral.
Qui faudra-il blâmer en ce moment techniquement ? Ou faudrait-il reprendre l’ancien fichier électoral purgé des 2000 irrégularités, utiliser la Constitution de 2010 ou celle du troisième mandat, bricoler des urnes et raboter tous les anciens textes pour aller à des élections en 2024 ?
N’en parlons pas de 360 millions de dollars.
Alors, en un mot comme en mille, la Guinée va tout droit vers un glissement certain de son calendrier électoral.
Ça sera se diriger encore vers une autre transition puisque dans ces conditions ces élections n’auront aucune crédibilité. Wait and see !
Lonceny Deen