http://Actuguinee.org / Les propositions affluent autour de la durée de la transition en Guinée. Après la sortie médiatique du général Sékouba KONATÉ qui a proposé cinq (5) ans au maximum, la CEDEAO , en sommet extraordinaire a, hormis les sanctions prises, exigé un délai de six mois à la junte pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Le président de l’UGRD, BAH Oury, a attaqué cette décision de la CEDEAO qui ne tiendrait pas la route. Pour lui, un délai raisonnable minimum est de deux ans pour transition réussie. « Un délai de six (6) mois n’est pas réaliste. Ce serait même contre-productif pour aller dans le sens de la stabilité de notre pays parce que ce serait précipiter la Guinée dans le gouffre et, au lieu d’avoir la paix et une transition réussie, on mettrait le feu au poudre au risque d’embraser toute la région. Personnellement et à la lumière des expériences antérieures, 24 mois est un temps optimum pour faire correctement les choses avec un accompagnement de la Communauté internationale de manière efficace, concertée et aussi de la part de l’ensemble de la classe politique, une responsabilité pour ne considérer que les intérêts du pays », a-t-il déclaré avant de renchérir : « Ce qu’il faut aujourd’hui, il faut que les chefs d’État agissent avec sérénité et sagesse pour considérer le cas guinéen comme une école permettant d’engager une transition qui puisse être un modèle de réussite pour les autres pays parce que nous avons besoin d’une constitution revisitée et adoptée par voix référendaire. Nous avons besoin d’un système électoral fiable parce que pendant les dix années de gouvernance de monsieur Alpha CONDÉ, le fichier électoral a été le facteur qui a amené tous les problèmes politiques. Nous avons besoin de réinsérer une dynamique pour que l’État refonctionne correctement. Aller vite aux élections est dangereux pour nous, un. Aller dans les élections bien préparées et dans l’intérêt de tous – Mais la position de la CEDEAO à travers les chefs d’État, est un élément qu’il faut prendre en compte parce que le principe de subsidiarité amène l’UA à se ranger derrière l’ONU. Et, c’est cela qui pose problème parce que si tel n’était pas le cas, on pourrait aller rencontrer les autres organisations internationales et argumenter pour leur dire : la Guinée a besoin d’une transition efficace, apaisée et bien menée. C’est pour cela [que] nous avons besoin de reconstruire les fondamentaux de l’État de droit et nous avons besoin de votre accompagnement, nous avons besoin de l’Union européenne, nous avons besoin de l’OIF, nous avons besoin des Nations unies. Et, politiquement, la CEDEAO doit accompagner, par ses décisions, les autres agents et organisations de la Communauté internationale pour être au chevet de la Guinée parce que par le passé récent, la CEDEAO n’a pas fait son travail vis-à-vis du peuple de Guinée. Aujourd’hui, elle doit se ranger derrière les décisions et les intérêts du peuple de Guinée pour ne pas mettre le feu dans ce pays qui risque de dégénérer sur l’ensemble de la région ».
Il faut rappeler que les Chefs d’État de la CEDEAO sont attendus à Conakry, ce vendredi 17 septembre 2021.