Suspension de la participation de la Guinée à l’ OMVS : cette lecture édifiante de l’ancien maire de Labé, Ibrahima Sampiring Diallo
http://Actuguinee.org / Les autorités de la transition ont suspendu la participation de la Guinée à l’OMVS depuis mardi dernier. Motif évoqué, le retard dans le financement de certains projets d’envergure et la sous-représentativité de la Guinée au sein de cette organisation créée en 1972. Ce jeudi même à l’occasion du conseil des ministres, d’autres détails ont été donnés par le porte-parole du gouvernement sur le refus des pays membres de payer leur cote vis-à-vis des projets sous-régionaux en Guinée. Doyen Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo approuve la décision des autorités de la transition. L’ancien maire de Labé et professeur à la retraite voit une stratégie pour attirer l’attention des pays membres.
L’organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal est composée de la Guinée, du Mali, du Sénégal et de la Mauritanie. Les autorités du CNRD considèrent la Guinée comme le parent pauvre de cette organisation vieille de 51 ans. L’annonce de l’arrêt de la participation de la Guinée à l’OVMS par le secrétaire général de la présidence Amara Camara, est bien comprise par Elhadj Ibrahima Sampring Diallo
« Chaque pays obéit à ses intérêts. Si d’une manière générale la Guinée se sent lésée, elle a tout à fait raison de réagir. La suspension ne signifie pas, un retrait définitif. Mais c’est pour amener les autres partenaires à prendre conscience davantage de la nécessité d’être beaucoup plus juste dans la répartition des avantages liés à l’exploitation de ce fleuve. De conséquences pour la Guinée ? Je ne crois pas. N’oubliez pas que le fleuve Sénégal prend sa source ici. On peut investir dans la partie qui nous appartient à l’insu même de ces pays riverains du fleuve. Ça peut même avoir un impact négatif sur leur économie. Donc ils n’ont pas intérêt à ce que la Guinée se retire », soutient le Doyen.
Depuis la création de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal, Les bénéfices que la Guinée a tiré de cette organisation qui siège à Dakar, sont quasi-inexistants et invisibles précise l’ancien Maire de Labé
« Depuis 1960, il était question d’aménager le barrage de Koukoutamba (Tougué). Mais jusqu’ici on a pas réussi. Pour le coût du financement total, on parle, je crois d’une somme d’à peu près 1.200.000.000 FCFA. Jusqu’à présent c’est seulement les chinois qui ont donné 800.000.000 de dollars pour la construction. L’OMVS, quasiment nous n’avons pas vu sa contribution à cet effet », indique-t-il.
Pourtant dans tous les autres pays participants, des traces positives de l’organisation sont notoires fait constater Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo.
« Il y a eu beaucoup de barrages réalisés et qui sont fonctionnels. Si vous prenez par exemple le cas de MANANTALI, j’y suis allé. C’est l’un des plus grands barrages du Mali. Mais Koukoutamba est plus grand du point de vue, capacité hydro-énergetique. Il y a un autre barrage FÉLOU toujours dans la région de Kaï, et le barrage de GOUINA, au seul profit de la république du Mali. Quant au Sénégal, vous avez le barrage DIAMA à Saint-Louis », rappelle l’ancien maire
A noter que la décision de Conakry est intervenue au terme d’une visioconférence cruciale, de l’organisation. Dans un communiqué, l’OMVS promet de « réagir ».
Elle assure qu’elle soumettra la tâche à ses hautes instances, afin de trouver les « solutions appropriées aux raisons évoquées par la Guinée ».
Labé, Boubacar Siddy Barry pour Actuguinee.org