Secteur Dioussaya (Mamou) : zoome sur le calvaire des femmes de la localité

Dioussaya, est un secteur du quartier Telico dans la commune urbaine de Mamou. Là-bas, les populations pratiquent l’agriculture et l’élevage. Les femmes sont organisées en groupements et associations pour faire face à l’autosuffisance alimentaire dans leur localité. Cependant, les habitants sont confrontés à d’énormes difficultés d’ordre éducatif, sanitaire et d’infrastructures de base

Maimouna Sow, présidente des femms de Dioussaya revient sur leur difficile quotidien. « Nous avons fait un groupement dans lequel nous nous donnons les mains pour pratiquer l’agriculture. Tous les mercredis on se retrouve pour parler de développement et de notre activité. Les autres jours nous partons pour travailler dans notre domaine. Mais pendant cette saison sèche, nous ne travaillons pas beaucoup parce qu’il n’y a pas suffisamment
d’eau pour arroser. Nous sollicitons l’aide du gouvernement et des personnes de bonnes volontés », plaide-t-elle.

Maimouna Sow, présidente des femms de Dioussaya

Le secteur Dioussaya ne dispose d’aucune infrastructure sanitaire. Et pourtant, les populations de cette localité font face au paludisme qui est fréquent dans cette zone.

Les mères de familles, sont d’ailleurs les premières victimes d’absence de soins surtout en étant enceinte. Elles peuvent donner naissance sans même être consultées par un medecin durant leurs grossesses, confie Diarraye Diallo.

« Nous les femmes de ce district nous souffront beaucoup. On tire le diable par la queue. Nous n’avons pas de centre de santé. Si nous tombons malades, nous sommes obligées d’aller jusqu’à Mamou à l’hôpital régional. Et avec les complications qui arrivent, nous souffrons. Quand la maladie devient compliquer par fois la nuit, on nous met dans les hamacs jusqu’au bord de la route. Si on arrive à gagner la moto ou la voiture, on nous embarque », témoigne-t-elle.

Parlant de l’éducation des enfants dans cette localité, les enfants parcourent 7 km pour se rendre à l’école avec beaucoup de risques.

« D’ici jusqu’à Telico, c’est 7 km. Les enfants n’osent pas partir seul parce que tout peut arriver. En plus, c’est distant pour eux. Pour préparer leurs petits déjeuners, on se lève très tôt. Les plus petits nous les accompagnons jusqu’en ville pour pouvoir étudier après on revient pour faire nos activités. Nous demandons à l’Etat de nous aider à avoir une école pour que nos enfants puissent étudier dans les meilleures conditions », plaide Diarraye Diallo, mère de 3 élèves

L’accès à l’eau potable est un autre calvaire des citoyens de Dioussaya. Plus de dix ménages se partagent un marigot qui, en cette saison sèche est presque tari

« Il est difficile et très difficile pour nous d’obtenir de l’eau potable. C’est quand nous venons ici que nous gagnons de l’eau potable. Tous les habitants puisent dans ce petit marigot. Nous souffrons beaucoup. Nous n’avons ni puits, ni forage chez nous. Pendant cette saison sèche, les hommes, les animaux et les reptiles, s’abreuvent dans ce marigot », indique Mariama Ciré Sow.

Les jeunes de Dioussaya pour contribuer au développement de leur localité, se donnent les mains pour faire plusieurs actions avec les moyens de bords.

Le responsable des jeunes explique : « Depuis qu’on m’a donné la responsabilité de gérer les jeunes, nous nous sommes donnés les mains. On a pris l’initiative de faire des activités afin de developper notre secteur. Après les travaux champêtres, on cotise pour faire des actions. La première action, c’est l’école qui est en chantier. Et nous n’avons pas eu des enseignants dignes de nom. On a construit un hangars et c’est là-bas que nous nous debrouillons pour l’éducation des enfants. Mais beaucoup ont abandonné », a fait savoir Yaya Sow

A noter que les citoyens de Dioussaya qui vivent principalement de l’agriculture et de l’élevage, sont également confrontés à des conflits entre agriculteurs et éleveurs

Région de Mamou, Jacques Kamano pour Actuguinee.org
Tel : 624-50-82-79

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