Reconstruction de la route Kankan-Kissidougou : Zoom sur les dessous d’un chantier abandonné qui a fait tant de victimes(Exclusif)

http://Actuguinee.org / Elle se trouve toujours dans un état lamentable : Nids de poule boueux ou poussiéreux, pistes et ouvrages de franchissement inachevés, une base-vie décoiffée et abandonnée.

Voilà ce qui reste de la route Kankan-Kissidougou après le départ en catimini de la burkinabè en BTP ‘’Ebomaf’’ maître d’ouvrage des travaux de reconstruction lancés en juin 2014 par le Président Alpha Condé en personne.

Ancienne base vie de l’Ebomaf à Kankan

L’événement avait d’ailleurs suscité beaucoup d’enthousiasme et d’espoir au sein de la population, singulièrement dans les villages riverains sérieusement impactés lors d’une opération de déguerpissement enclenchée à cet effet histoire de libérer les emprises de ce tronçon interurbain.

Le district de Makônôn en a perdu des champs agricoles et des infrastructures sociocommunautaires comme l’explique son président de district Fanta Sory Condé.

« Le gouvernement n’a pas réalisé ce qu’il nous a promis. Cela fait maintenant cinq à six ans qu’ils sont venus démolir nos cases et maisons d’habitation, nos puits et forages, une partie de notre école, nos bureaux, nos magasins et ateliers pour nos groupements, nos champs agricoles et arbres fruitiers. Ils ont promis de nous dédommager. L’entreprise Ebomaf s’est retirée sans nous prévenir. Nous avons remué terre et ciel pour avoir cet argent mais en vain. Aujourd’hui nous sommes très déçus puisque nous ne savons plus à quel sain se vouer », regrette-t-il.

« Ces travaux nous tenaient beaucoup à cœur mais ,ça nous a causé une plaie qui a du mal à se cicatriser car ,c’est comme si c’était une guerre qu’avait subi le village. Nous sommes exposés aux poussières tous les jours et beaucoup de familles du village sont sans concessions propres à elles aujourd’hui à cause de ces démolitions. Tout ça pour une route qui n’a pas été construite », s’insurge Koudani Madi Condé, le chef-secteur de Makônôn.

Ces autorités locales plaident en faveur d’un dédommagement rapide des ménages sinistrés et la relance des travaux de reconstruction de ladite route.

Sur ce tronçon de 194 kilomètres, une quarantaine de kilométrage avait été déjà remblayée par ‘’Ebomaf’’ avant son départ en toute discrétion.

Récemment, l’entreprise Guiter SA fut contrainte de bitumer deux kilomètres et demi sur ce même tronçon cela, en raison d’une série de manifestations de colère des habitants de Bordo un quartier en banlieue de la ville de Kankan, scindé en deux par la route Kankan-Kissidougou.

Mamadi CISSE, correspondant régional Kankan

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