Quels sont les complices de Steinmetz en Guinée ?

Le scandale BSGR-Simandou-Steinmetz a pris une dimension internationale. Dans sa livraison du 4 septembre dernier, le journal britannique The Guardian nous informe en effet que « La décision du Bureau des Fraudes Graves (Serious Fraud Office), à Londres et de l’Unité d’Enquêtes Financières (Financial Investigation Unit), de Guernesey, d’ouvrir des enquêtes concernant le marché que la société de Benny Steinmetz a conclu avec la Guinée, signifie que le milliardaire est à présent sous surveillance dans six pays »

Après le Financial Times et le New Yorker (USA), le Temps (Suisse), le Monde (France), le Guardian (GB) et la presse israélienne plusieurs autres médias internationaux reprennent cette histoire digne des plus grands romans. Les politiciens du monde entier commencent également à s’y intéresser. Soros et Blair bien entendu, mais également le milliardaire saoudien Moh Ibrahim qui s’était indigné du bradage dont s’étaient rendus coupables ceux qui avaient cédé Simandou 1 et 2 pour une bouchée de pain à BSGR.

Dans tout ce battage médiatique une seule voix manque. Celle de la Guinée.

Certes, quelques médias nationaux ont timidement repris les articles des grands journaux étrangers mais sans plus. Ceux qui se sont un peu plus intéressé à la question ne l’ont fait que pour dénoncer l’incarcération à Conakry des représentants guinéens de BSGR ou publier la lettre-réponse de l’ex-ministre Mahmoud Thiam au Comité de revue des contrats miniers. Des journalistes auto-baptisés « spécialistes du secteur minier » ont dénoncé le gel de la vente de Simandou à BSGR. Aucun média n’a défendu l’action du Président de la république dans ce bras de fer. Alors que des journalistes étrangers ont révélés des détails de l’affaire qu’ils n’ont pu découvrir qu’en Guinée, aucun média local n’a mené sa propre enquête, ni apporté la moindre contribution à l’information des guinéens

Du côté des politiciens c’est encore plus grave. Aucun leader politique guinéen ne s’est exprimé sur l’affaire, à plus forte raison se déclarer solidaire du gouvernement dans cette bataille si vitale pour la Guinée. Au contraire : Kassory Fofana et Sidya Touré se sont exprimés, en marge de l’affaire, pour dénoncer le fait qu’Alpha Condé « décourage les miniers ». A ce rythme, ils vont bientôt payer les avocats guinéens de BSGR !

Quelle conclusion doit-on tirer de cette auto-censure et de cette absence de solidarité ?

Pourquoi les leaders politiques guinéens ne s’expriment-ils pas publiquement et catégoriquement sur cette affaire ? pourquoi les journalistes guinéens (notamment ceux qui se targuent de dénoncer la malgouvernance et qui se vantent de ne pas utiliser la langue de bois) ne leur posent pas cette question et pourquoi ne vont-ils pas plus loin dans la recherche de la vérité ? Qu’ont-ils peur de découvrir ?

Pourquoi la société civile est-elle si silencieuse à ce sujet ? Pourquoi n’exige-t-elle pas des explications au gouvernement sur l’enquête en cours ? Qu’est-ce qu’ils ont tous si peur que l’on découvre?

Que celui qu’ils supportent ou avec qui ils sont alliés est complice d’un vaste complot visant à déstabiliser la Guinée. Que toutes leurs analyses étaient infondées. Qu’ils ne font pas leur travail ou qu’ils sont tout simplement incompétents. Qu’ils sont des criminels économiques. Qu’ils sont prêts à lancer une guerre civile en Guinée au profit d’intérêts financiers étrangers, rien que pour arriver au pouvoir.

Vous avez raison. Si la culpabilité de Steinmetz est avérée, l’Histoire sera impitoyable avec eux. Les guinéens aussi.

Abdourahmane Soumah

Tel de www.actuconakry.net : +224 622 56 56 67

 

 

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