N’Zérékoré : le candidat à l’uninominal de l’UFR a déjà consommé la défaite : « l’opposition n’a les yeux que pour pleurer »

A N’Zérékoré, les partis de l’opposition  notamment  l’UFR et l’UGDD crient à la fraude. La tête de liste de l’UGDD, Holomo Koni  Kourouma, dénonce l’annulation du vote de Samoé pour la simple raison que des citoyens  de cette circonscription électorale ont  hué le ministre Papa Koly. Cécé Loua, candidat à l’Uninominal de l’UFR, lui, dénonce des résultats manipulé en faveur du RPG-Arc-en-ciel. Mais contrairement au candidat de l’UGDD, l’ancien maire de N’Zérékoré  reconnaît déjà son élimination, et s’en prend à ses leaders.  Entretien ! 

A N’Zérékoré le RPG crie à la victoire, est-ce que vous reconnaissez votre défaite ?

Cécé Loua : Je crois que vous-même vous êtes témoin de la mascarade  électorale à N’Zérékoré. J’avoue que je peux être battu, mais je ne suis pas convaincu de ma défaite à ces législatives.  Ils ont organisé pour gagner.  Mais moi, je mets notre défaite à l’actif de nos leaders politiques.  Ils se sont laissés piéger en acceptant  le  système Way-mark.  Et  nous voilà aujourd’hui dans cet abattoir électoral. Je suis donc très déçu, mais je ne suis pas découragé. Puisque ma victoire était prévisible, et j’ai bien gagné. Mais le pouvoir a manipulé les résultats pour nous amener où nous sommes aujourd’hui.  Je vous informe qu’à N’Zérékoré, nous sommes maintenant à plus de 100 bureaux de vote annulés.  Ils ont eu les moyens  d’annuler tous les  bureaux  de vote où l’UFR était  gagnante.  Ils ont pu ouvert les enveloppes pour les rendre douteuses. Ils sont donc parvenus à nous éliminer, et nous sommes déjà éliminés, il faut le reconnaître.  Toutefois, je réitère que c’est à partir de la fraude qu’ils nous ont éliminé.

Qu’allez vous faire pour que votre victoire soit reconnue ?  

Cécé Loua : Non ! J’ai écouté ce matin un partisan du pouvoir qui disait il faut être bête pour organiser les élections et les perdre. Et cela est concret sur le terrain. Moi je dis que l’opposition n’a que ses yeux pour pleurer. Parce que, c’est une haute mafia contre l’opposition qui s’est laissée piéger. On va faire des recours, mais la question est de savoir à quoi  ils vont aboutir. Surtout que les gens réclament déjà la majorité à l’Assemblée nationale. De toutes les façons, je ne sais pas ce que les bailleurs de fonds peuvent faire pour amener la CENI ou la Cour suprême à reconnaître nos droits. Sans quoi, je sais que si réellement ont recompte les voix de N’Zérékoré sans déformé les procès verbaux,  l’UFR est gagnant à N’Zérékoré. L’autre fois, le délégué de l’Union Européenne qui est là,  m’a dit que monsieur Cécé tu as gagné.  Je lui ai dit que non je n’ai pas gagné. Il était surpris. Et  à la Centralisation, il a été déçu de voir les résultats transformés en faveur du RPG-Arc-en-ciel.  C’est dommage qu’on fasse tituber notre jeune démocratie.

 on apprend que le président Alpha Condé vous a demandé de fermer une usine qui vous appartiendrait. Est-ce vrai ?

Cécé Loua : En toute honnêteté, le président ne m’a jamais demandé de fermer une usine. Par contre, dans son discours  tenu  le  02 octobre, il a dit  aux jeunes de se détourner de l’alcool frelaté qu’on fabrique ici à N’Zérékoré, et d’ajouter qu’ils vont demander aux sages de faire en sorte que cet alcool ne soit plus fabriqué Ici. Je ne pense pas qu’il parlait de moi. De toutes les façons, cette usine ne m’appartient pas. Je n’ai pas d’usine. Elle appartient à des Indiens qui sont rentrés à N’Zérékoré quand j’étais maire de la ville. Je n’ai fait que leur bailler le terrain, et on a été à Conakry où ils ont obtenu tous les documents légaux relatifs à l’implantation de l’usine. Cette usine ne produit pas que de l’alcool.  Elle produit aussi de l’eau potable, et emploie près de 200 jeunes de la région. S’il le décide de le fermer, c’est de son pouvoir. Seulement que cela peut entrainer un incident diplomatique entre l’Inde et la Guinée, mais aussi mettre des Guinéens au chômage. S’il s’agit d’interdire l’alcool, je pense que N’Zérékoré ne serait pas la seule concernée. Même à Conakry on produit de l’alcool. Pourquoi ne pas d’abord fermer les usines de là-bas.

Pour revenir à votre question, je dirai qu’on ne m’a jamais demandé de fermer une usine. Il y a trop de rumeurs. On raconte même que je suis arrêté alors que je suis libre de mes mouvements.

Propos recueillis par Tokpanan Doré pour www.guineenews.org.

 

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