Ministère des Travaux publics : Pourquoi Mohamed Traoré doit faire attention

 

« Qui voyage loin, ménage sa monture », nous enseigne un vieil adage. Quoique auréolés de leurs nouvelles nominations, certains de nos ministres ont tout intérêt à faire attention s’ils veulent sortir gagnants des évaluations périodiques auxquelles entend les soumettre dorénavant le Président de la République, Pr alpha Condé.

Parmi les ministres concernés, celui des Travaux publics, en l’occurrence Mohamed Traoré. Il a certainement pour lui l’avantage d’avoir géré le Fonds d’Entretien Routier (FER). A priori, il s’agit d’un haut cadre avisé. Cependant qu’au su des nouvelles injonctions du Chef de l’Exécutif, il en faut plus pour tenir le pari.

« Qui voyage loin ménage sa monture« , nous enseigne un vieil adage. Sans vouloir tomber dans une quelconque entreprise de délation, nous disons que Mohamed Traoré, le nouveau patron des Travaux publics, gagnerait énormément à procéder à l’état des lieux dès les lendemains de sa prise de fonction. Non pas pour dénicher des combines qui seraient  léguées  par son prédécesseur, mais faire en sorte que les bruits dégagés par de vieilles casseroles relativement à certaines affaires passées mais qui couvent toujours, dont celle surtout liée à la passation des marchés publics, soient définitivement contenus. En voici une qui pourrait encore se révéler des plus explosives, tant est qu’en dépit de dénonciations récurrentes dans les médias, la Direction nationale des infrastructures, l’une des pièces maîtresses des Travaux publics, n’entend nullement renoncer à des pratiques du genre gré à gré, préférences des entreprises chinoises au détriment des entreprises nationales, alors même qu’il s’agit de financements faits à partir du Budget national de développement (BND). Impérativement, Mohamed Traoré devra procéder à une moralisation de  cette direction. Au besoin, la contraindre à aller à la quête de financements extérieurs pour pouvoir en faire dans une certaine mesure à sa guise.

Une chose est sûre et devrait tout de suite attirer à la fois l’attention des ministres de l’Economie et des Finances, du Budget et des Travaux publics. Le fait récurrent d’engager des projets sans études préalables sérieuses, ni prévisions budgétaires conséquentes, nuit énormément à la concrétisation de ces projets depuis 2010. Les entreprises locales sont celles qui en payent souvent la note salée. Que dire du fait que depuis trois ans au moins, selon nos investigations, presque tous les projets conçus par la Direction nationale des infrastructures ont généralement violé les règles du jeu. Qu’à cela ne tienne tous ces projets ont tout de même  été attribués aux entreprises chinoises. Par exemple une règle veut qu’à compétences égales, les préférences doivent revenir aux entreprises nationales en matière de financements sur la base des avoirs du BND. Dans les faits, ont toujours déploré les entrepreneurs guinéens, ces préférences vont systématiquement aux entreprises étrangères, pour ne pas dire chinoises. Sans vouloir tomber dans la xénophobie, c’est à la fois ahurissant et inadmissible.

Ceci dit, puisqu’il lui est demandé en premier de s’acquitter honorablement de sa mission, Mohamed Traoré ferait donc mieux de prendre les dispositions idoines. Il convient sans attendre de prendre le taureau par les cornes.

Moussa Soumah

 

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