Zone aurifère par excellence, la préfecture de Mandiana attire de milliers de jeunes gens et de femmes de tous horizons à la recherche de l’or mais leur méthode d’exploitation artisanale a fini par pollué de nombreux cours d’eau privant ainsi les populations riveraines en eau de boisson, le couvert végétal n’a jamais été endommagé.
Face à l’ampleur des dégâts sur l’environnement, certains citoyens pointent un doigt accusateur sur une éventuelle complicité entre autorités locales et acteurs d’orpaillage artisanal faisant usage de machines ‘’dragues’’, de concasseurs voire de cyanure, un produit chimique à haute teneur de poison ,dans le lit des différents cours d’eau de cette localité.
Pourtant, en juillet 2020, les autorités de Mandiana ont déclenché une vaste opération de démantèlement des réseaux d’exploitants ‘’hors normes ». Résultat, 19 compresseurs et des accessoires ont été saisis et existent encore à la résidence du préfet Mohamed Lamine Doumbouya.
Le sujet a fait l’objet de houleux débats, jeudi, 26 novembre dans la salle de réunions du bloc administratif préfectoral de Mandiana. C’était en présence du préfet, du directeur de la pêche et de tous les maires et sous préfets.
Les participants à cette réunion ont unanimement condamné ces pratiques illicites et ont rejeté en bloc leur implication dans ces pratiques préjudiciables à l’écosystème. Raison pour laquelle, bien au-delà des campagnes de sensibilisation de routine, ils ont envisagé des mesures coercitives plus dissuasives à l’encontre des contrevenants comme l’explique le préfet de Mandiana interrogé sur place par l’antenne régionale d’Actuguinee.org :« Nous sommes devant une situation qui nous interpelle tous. Il s’agit de la situation des dragues et des concasseurs dans la préfecture de Mandiana. C’est une vieille pratique qui se fait ici depuis plusieurs années. Donc, combattre cette pratique nous amène à réfléchir en tant qu’autorités locales, qu’elles solutions pérennes, qu’elles solutions durables faut-il trouver ? », S’interroge Mohamed Lamine Doumbouya.
Perçu comme pacificateur dans la gestion des situations critiques , Mohamed Lamine s’est montré menaçant contre les pollueurs de l’environnement dans sa sphère géopolitique : « C’est une lutte à outrance qu’il faut engager comme la lutte contre le vol, contre la criminalité, contre toute autre activité qui ne s’inscrit pas dans la bonne chose qu’il faut combattre. La sensibilisation a sa place quelque-part mais l’utilisation des services de défense et de sécurité a aussi sa place quelque-part », a-t-il déclaré.
Selon certains sous-préfets ,les orpailleurs pollueurs exercent leurs activités sur les deux côtés de la frontière guinéo-malienne. D’où la dimension transfrontalière du fléau.
Quoi qu’il en soit ,il a été instruit aux présidents de district des zones concernées, de sensibiliser les acteurs pollueurs à cesser toute activité sur le long des cours d’eau de la préfecture, cela en attendant une descente musclée des forces de défense et de sécurité.
Depuis Mandiana, Mamadi CISSE, correspondant régional
