http://Actuguinee.org / Chaque année, en période d’étiage, des milliers de zébus maliens viennent s’alimenter en territoire guinéen avant de rebrousser chemin dès les premières pluies. Cette aventure représente-t-elle une menace pour les habitants des villages guinéens se trouvant sur le chemin emprunté par ces nomades ?
Quoi qu’il en soit, les chasseurs de Mandiana se disant engoissés, n’apprécient pas du tout le mode opératoire de leurs frères et voisins maliens à la recherche de pâturage en Guinée. Ils l’ont fait savoir au ministre de l’énergie et des hydrocarbures, Aly Seydouba Soumah lors de la cérémonie de pose de la première pierre d’un dépôt pétrolier dans le village de Kôdiaran dans la préfecture de Mandiana, le 17 mars dernier.
« Ce sont des éleveurs maliens avec leurs troupeaux de zébus. Ils sont munis d’armes à feu et occupent toute la brousse de Mandiana jusqu’à Lola. Ils tarissent les marres et coupent tous nos arbres y compris les espèces protégées pour nourrir leurs animaux. Lorsqu’ils sont en manque d’herbes et de feuillages d’arbre, à la tombée de la nuit, ils conduisent leurs troupeaux dans les plantations pour faire dévorer les anacardes qui s’y trouvent. Ils disent qu’ils sont autorisés par le gouvernement guinéen », a déclaré Younoussa Diakité le président de l’antenne préfectorale de la confrérie des chasseurs de Mandiana. Il dit n’avoir été nullement prévenu d’une quelconque présence d’éleveurs étrangers en provenance du Mali voisin d’où sa crainte pour la sécurité de ses concitoyens.
Séance tenante, le chef local des chasseurs a présenté un planteur guinéen blessé à l’oreille droite par des éleveurs maliens selon lui, lors d’une altercation en pleine brousse dans le village de Koromadou, à quelques kilomètres de Mandiana-ville, son chef-lieu.
Younoussa Diakité le chef de l’antenne préfectorale des chasseurs de Mandiana interpelle les autorités guinéennes, à intervenir au plus vite afin de freiner ce phénomène aux risques énormes et imprévisibles pour la sécurité nationale, a-t-il alerté. Mais sur place, le ministre Alu Seydouba Soumah n’a pas réagi sur ce sujet vu par beaucoup comme spontané.