Les étudiants guinéens au Maroc adressent une lettre ouverte au gouvernement et annoncent un avis de grève
ASSOCIATION DES ETUDIANTS, RABAT, le 15 Juin 2015
STAGIAIRES ET ELEVES GUINEENS
AU MAROC- ASEGUIM
Membre de FEDERATION INTERNATIONALE
DES BOURSIERS GUINEENS DE
L’ETRANGER FIBGUE
Lettre ouverte
A
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement de la République de Guinée
Objet : Préavis de grève des étudiants boursiers de l’Etat guinéen au Maroc
Excellences Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Nous, étudiants boursiers de l’Etat guinéen au Maroc, venons très respectueusement par la présente vous faire part de notre intention d’entamer un mouvement de grève.
En effet, nos conditions de vie deviennent de jour en jour plus dégradantes voire humiliantes, due au retard dans la perception de nos bourses et du non-respect des accords convenus avec le gouvernement l’an dernier suite à l’avis de grève lancé. Par conséquent, nous avons pris la résolution suivante: si nous ne sommes pas rétablis dans nos droits d’ici au lundi 20 juillet 2015, nous allons nous mettre en grève générale et illimitée au sein de l’Ambassade de la république de Guinée au Maroc.
Nous voulons vous rappeler ici que cette situation n’a rien d’inédit. Toutes les bourses que nous percevons en dehors de l’année dernière accusent du retard et à chaque fois, les pouvoirs publics nous poussent à faire des manifestations auprès de la représentation diplomatique de notre pays, ce qui terni considérablement l’image de notre chère patrie. Par ailleurs nous tenons également à souligner que nous, étudiants guinéens bousiers du Maroc, avons toujours préconisé le chemin du dialogue et de l’écoute des autorités compétentes avant d’opter pour cette mesure plus ou moins radicale pour le respect de nos droits. D’ailleurs ce n’est qu’après le non-respect des promesses tenues que nous envisageons de passer par la grève.
Vus les évènements antérieurs relatifs à la question de la bourse, nous déduisons que le retard du paiement ou des engagements s’apparentent à un acte volontaire et délibéré dont on ignore la source dans la mesure où c’est lorsque nous procédons à une certaine révolte que les bourses sont payés alors que cette phase n’est pas nécessaire pour la satisfaction de nos besoins et peut bien être évitée.
Depuis quelques années nous avons adressés plusieurs mémorandums aux services concernés rappelant ainsi nos différents points de revendications entre autre :
- Le paiement de tous les arriérés de compléments de bourse ;
- L’établissement d’une échéance régulière de 3 mois proposés de paiement des compléments de bourse ;
- La revalorisation du montant des compléments de bourse ;
- Le rétablissement des billets d’avion pour les vacances en faveur des étudiants qui honorent leurs engagements pédagogiques.
- Le paiement immédiat une fois leur formation terminée des billets d’avion des rentrants définitifs.
- Le paiement effectif des étudiants boursiers omis (ceux ayant rempli leurs obligations académiques)
Nous avons cru que les deux premiers points ne seraient que des souvenirs, force est de constater qu’ils sont encore d’actualités, les autres points quant à eux semblent être aux oubliettes.
Les conditions de vie sont de plus en plus difficiles pour les étudiants, aujourd’hui au Maroc. Peu importe votre ville de résidence vous devez faire certaines démarches administratives à Rabat, Capitale Politique, avec un coût très élevé pour certains. Au-delà de ces démarches administratives obligatoires, notre formation et nos recherches nécessitent un minimum d’appui financier sans compter naturellement nos besoins élémentaires (logements, nourriture, santé, transport etc…). A titre d’exemple, cette année plusieurs étudiants du Maroc n’ont pas pu se faire recenser auprès des CARLE faute de moyens pour assurer leur déplacement.
Excellences Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Nous sommes conscients de la crise sanitaire que connait notre pays et nous en compatissons, et nous savons l’impact que cela a pu causer à notre pays, une des raisons d’ailleurs qui justifie notre silence depuis quelques mois.
Nous rappelons également que nous sommes et demeurons une structure apolitique, cette précision est nécessaire compte tenu des nouvelles formes de pensées dans notre pays, selon lesquelles revendiquer un droit suppose être contre votre gouvernance loin de toutes ces interprétations politiques de mauvaise foi.
Nous espérons que d’ici à la date susmentionnée, les revendications que nous avons déjà formulées dans le Mémorandum seront satisfaites.
Dans le cas contraire, nous, étudiants boursiers de l’Etat guinéen au Maroc, n’aurons pas un autre choix que de mettre en œuvre notre intention. Car comme nous l’avons précisé dans ledit Mémorandum, aussi bien la qualité de notre formation que l’image de notre pays fait gravement les frais de cette situation éhontée que nous traversons depuis plusieurs années.
Aseguim (Association des stagiaires, Etudiants et Elèves Guinéens au Maroc)
RABAT
E-Mail: aseguimcentrale224@gmail.com
(00212) 605864688 ou (0021)622368788
C’est la raison pour laquelle j’ai prévu une autre destination à la fin de mes études