Le représentant de l’OMS Guinée à bâtons rompus sur l’essai clinique du vaccin censé protéger contre ébola
Il y a près d’un mois, l’épidémie de la maladie à virus Ebola sévit en Guinée. Ella a fait plus de deux milles morts et plusieurs centaines de personnes contacts et d’orphelins. Pour rompre la chaine de contamination de cette maladie, l’Organisation Mondiale de la Santé vient de procéder au lancement d’un essai vaccinal censé protéger contra la maladie à virus Ebola.
Pour plus d’information sur ce vaccin, le Représentant de l’OMS, le Professeur Jean Marie DANGOU a accordé une grande interview à notre rédaction à travers notre reporter Lancei TOURE.
Lancei TOURE : M. Le Représentant de l’OMS en Guinée, bonjour ?
J.M.DANGOU : Bonjour Lancei
Quelle est l’objectif de l’essai clinique vaccinal en Guinée ?
J.M.DANGOU: Un essai vaccinal est un test qu’on réalise dans le développement d’un médicament ou un vaccin L’essai vaccinal en Guinée testera successivement l’efficacité des deux vaccins les plus avancés. Si l’un ou les deux vaccins sont jugés sûrs et efficaces, la preuve générée à travers l’essai informera sur l’utilisation du (des) vaccin(s) et sur les futures stratégies de vaccination pour l’actuelle ou les potentielles futures épidémies. Ces vaccins seront également les premières interventions préventives dans l’histoire contre le virus Ebola.
L’essai clinique a été approuvé par les autorités réglementaires de la Guinée avec l’aide des autorités canadiennes. L’essai a reçu un agrément éthique de la part des autorités guinéenne,de l’OMS, de MSF et la Norvège.
De quelle manière l’essai vaccinal sera mené en Guinée?
J.M.DANGOU : Une vaccination sera offerte aux travailleurs de première ligne de la zone d’étude, durant les premières semaines de l’essai sur la base du volontariat. Cela leur permettra de se familiariser avec le vaccin et de les aider à communiquer plus tard sur ce que cela implique pour les communautés qui se joindront à l’essai.
Pour la seconde partie de l’essai, la phase la plus importante, la stratégie adoptée sera « la vaccination en ceinture », basée sur l’approche utilisée pour éradiquer la variole. La mise en œuvre de cette stratégie est basée sur la vaccination des personnes qui ont été en contact avec un cas diagnostiqué d’Ebola. C’est ce que l’on appelle une ceinture et elle est estimée de 50 à 100 personnes. Les contacts sont vaccinés s’ils donnent leur consentement.
Le vaccin a t-il été utilisé ailleurs ?
J.M.DANGOU : Plus de 300 personnes, qui vivent au Canada, Etats-Unis d’Amérique, Allemagne, Gabon et Afrique du Sud, ont déjà été vaccinées depuis le mois d’octobre 2014 lors des phases 1 et 2.
Y a t-il des effets indésirables attendus ou connus ?
J.M.DANGOU : Suite à la vaccination, les personnes peuvent ressentir fatigue, douleur aux muscles, maux de tête, fièvre et frissons. Ces effets se manifestent dans les 24heures suite à la vaccination et durent 12 à 24 heures. Des personnes vaccinées ont également eu des douleurs aux articulations survenues pendant les premières deux semaines qui durent une dizaine de jours. Ces effets secondaires sont transitoires et résolus sans conséquences durables.
Est-ce le bon moment pour mener cet essai vaccinal ?
J.M.DANGOU : Actuellement, l’épidémie se situe en Basse Guinée, c’est-à-dire dans une zone incluant Conakry et les préfectures avoisinantes. Comme l’essai vaccinal en ceinture se fait autour des malades, il est important que ce soit la zone où se trouve les malades qui soit choisit. Les efforts pour éliminer la maladie d’Ebola en Guinée ont heureusement résulté en une franche diminution des cas dans le pays et la fenêtre de temps pour essayer l’efficacité du vaccin se ferme. Cela est la raison pourquoi il est urgent de commencer et conclure les plus tôt possibles l’essai.
Les vaccins seront-ils proposés aux enfants et aux femmes enceintes?
J.M.DANGOU : La phase initiale de l’essai n’inclut pas les personnes âgées de moins de 18 ans. L’objectif de cette étude est de vacciner le plus les populations à risque. Les données épidémiologiques suggèrent que les adultes sont considérablement plus sujet d’être infectés par le virus Ebola que les enfants en Guinée. Les données sur la sécurité des vaccins chez des jeunes de moins de 18 ans sont collectées mais pas encore disponibles. Au fur et à mesure que les données deviendront disponibles, les enfants pueront être inclus si approprié.
Les vaccins ne seront pas non plus proposés aux femmes enceintes. Il est commun dans le développement des vaccins de ne pas offrir un vaccin qui est évaluée pour les femmes enceintes jusqu’à ce que l’efficacité du vaccin sur les autres groupes ai été démontrée.
Si l’essai est mis en œuvre comme prévu, quand est ce que les résultats seront disponibles ?
J.M.DANGOU : Il est difficile de prévoir la date exacte de disponibilité des résultats, mais l’estimation actuelle est que la phase de vaccination pourrait prendre environ 60 jours, qui sera suivie d’une période d’observation de tous les sujets vaccinés pendant 84 jours. Par conséquent, les premiers résultats d’efficacité pourrait devenir disponible en août 2015, si tout se passe selon les plans actuels.
Si le vaccin est efficace et que l’épidémie persiste, comment l’OMS et ses partenaires s’assurerons que chaque personne ayant besoin d’être vacciné le seront ?
J.M.DANGOU : L’accès à un vaccin sûr et efficace fait partie des principales préoccupations des partenaires de l’essai. En outre, l’OMS, l’UNICEF, US CDC, BMGF et l’Alliance mondiale pour les vaccins collaborent avec les pays touchés pour élaborer des plans et des stratégies pour l’introduction à grande échelle du vaccin, si cela devenait nécessaire .Les fabricants de vaccin ont assuré que suffisamment de vaccins seront disponibles dans les mois à venir si les résultats de l’essai vaccinal sont concluants.
Monsieur le Représentant, merci !
J.M.DANGOU : C’est à moi de vous remercier.
Entretien réalisé par Lancei Touré pour www.actuconakry.com
Tel de www.actuconakry.com: +224 622 56 56 67
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