En
présidant ce 2 octobre 2019 à Niamey, la cérémonie d’ouverture du sommet
organisé par le National Democratic Institute (NDI), sur la limitation
constitutionnelle des mandats présidentiels en Afrique, le président du Niger
Issoufou Mahamadou, a insisté sur l’importance de l’alternance au pouvoir.
Sans langue de bois, le chef de
l’Etat qui a lui-même solennellement annoncé de respecter la constitution qui
limite à deux, le nombre de mandats au Niger, a profité de cette tribune
pour mettre en garde ses pairs sur les dangers de la longévité au pouvoir.
« Les
détenteurs du pouvoir sont portés à en abuser et cela se vérifie d’autant plus
que leur présence au pouvoir est longue. C’est dire que l’usure du pouvoir peut
conduire au despotisme, au clanisme et à l’inefficacité », a-t-il
introduit. Citant l’exemple du français Louis Napoléon Bonaparte qui, ne
pouvant modifier la constitution, se proclama empereur sous le nom de Napoléon
III. Il a aussi cité l’exemple de Nelson Mandela, « un digne fils de l’Afrique »,
qui malgré les pressions, a décidé de ne faire qu’un seul mandat alors qu’il
était le mieux fondé à réclamer une présidence à vie.
Pour le président nigérien, « le peuple aspire au changement de manière
périodique et la limitation de mandats lui offre cette opportunité. »
Car, ça renforce à long terme les institutions démocratiques, contribuent à la
passation pacifique du pouvoir et favorise la croissance économique.
En Afrique, 35 pays limitent les
mandats, 12 n’ont aucune limitation, six ont aboli la limitation et deux ont
modifié la limitation, a-t-il souligné tout, en rappelant que la tendance est
aujourd’hui à la limitation des mandats.
Ce sommet du NDI a été marqué par
la présence des anciens présidents à l’instar de Catherine Samba Penza de la Centrafrique,
Goodluck Jonathan du Nigéria, Nicéphore Soglo du Benin, Amos Sawyer du Libéria,
Mahamane Ousmane du Niger.