Le phénomène des agressions est de retour en guinée. Les agresseurs sont ces jeunes âgés entre 15 et 30 ans, organisés en bandes pour commettre des vols à mains armées de jour comme de nuit. Armés de couteaux, de machettes et parfois d’armes à feu, ces jeunes sèment la terreur à la sortie des lycées, des concerts et des boites de nuit. Ils opèrent en petits groupes et délestent leurs victimes de leurs portefeuilles, de leurs habits, de leurs chaussures, de leurs bijoux de valeurs et autres ; et n’hésitent pas à tuer de sang-froid…
Aujourd’hui personne n’est à l’abri de ces bandes sanguinaires et incontrôlables, même les personnages de l’Etat. La preuve en est l’agression de la directrice nationale du trésor public dans sa voiture la semaine dernière.
Depuis quelques mois, nous assistons de plus en plus à des meurtres de policiers, de commerçants, de vacanciers et des agressions d’une extrême violence sur des passagers des transports publics et privés. Faits illustrant ces agressions barbares, la semaine dernière, un brillant ingénieur en télécommunication, qui rentrait chez lui après une rude journée de labeur, a été mortellement poignardé dans la rue en compagnie de sa femme et de son enfant.
Ajouté à cela, nous assistons de façon exponentielle à des braquages de banques, des braquages d’automobilistes en pleine circulation, des coupeurs de routes, des agressions sur des militaires, des agressions sur des forces de l’ordre, des enlèvements en plein jour, des attaques de stations d’essence, etc. Ces types de vols à mains armées, bien que présents en guinée depuis des années, n’ont jamais été aussi importants qu’actuellement.
Les crimes sexuels
Les crimes sexuels (viol et pédophilie) connaissent actuellement une recrudescence extraordinaire. On peut lire chaque semaine dans la presse des articles sur des viols de femmes, de jeunes filles et de jeunes garçons.
En guinée, les crimes sexuels sont légèrement sanctionnés par la justice et il arrive que les familles optent pour un arrangement à l’amiable plutôt que de se présenter devant un juge. Cela a pour conséquences de banaliser ses crimes odieux.
Le trafic de drogue
Depuis quelques années, le pays est devenu la plaque tournante (de la sous-région) du transit de drogue vers l’Europe, l’Afrique du nord et le Moyen Orient. Chaque année des centaines de kilogrammes de cannabis et de cocaïne sont saisies par la gendarmerie nationale et la douane.
Les voies qu’empruntent les trafiquants sont le plus souvent la mer (pour ce qui est des grosses quantités) et l’aéroport international Conakry Gbessia (pour les quantités moins importantes). La plupart des trafiquants ne sont pas des nationaux. C’est soit des nigérians, soit des ghanéens, soit des pakistanais ou des français.
En résumé, même si la Guinée est une passoire de la drogue, la gendarmerie nationale et la douane avec le peu de moyens à leur disposition arrivent de temps à autre à porter des coups sérieux aux trafiquants.
Causes
Quand on lit la presse sénégalaise, on remarque que les coupures d’électricité sont souvent avancées comme argument pour justifier l’insécurité dans le pays. Bien vrai qu’elles favorisent les opérations des malfaiteurs, elles ne sauraient à elles seules justifier l’insécurité ; la preuve, les « Agresseurs » opèrent souvent en plein jour sans cagoules et devant des témoins.
Les causes sont nombreuses et menacent sérieusement la stabilité du pays. Parmi elles, nous pouvons citer :
Les difficultés sociales. La guinée connaît depuis quelques années un fort taux d’inflation. Les prix de certaines denrées alimentaires ont augmenté de plus de 100% depuis 2000 et sans pour autant que les salaires n’augmentent conséquemment. La pauvreté gagne de plus en plus la population. Dans certaines familles on mange une fois par jour. Les parents n’ont plus les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école ou à l’université ; ce qui fait que ces jeunes sont laissés à eux même et finissent dans la rue. Le taux de chômage du pays dépasse largement les 50 % de la population active. L’agriculture, qui occupe 70% de la population connaît de graves difficultés depuis 2002 : cause de l’exode des jeunes des villages vers les grandes villes à la recherche de travail qu’ils ne trouvent souvent jamais ; livrés à eux même dans les villes, ces jeunes tombent souvent dans la délinquance.
En Guinée les forces de l’ordre ont un manque criard de matériel d’interventions (armes, munitions, véhicules, matériel anti-émeute, matériel de surveillance) et vivent dans des conditions déplorables. La majeure partie d’entre eux ont un salaire qui leur permet juste de payer le loyer ; pour le reste (alimentation, entretien de la famille, etc.) ils doivent se débrouiller d’eux même. Et le moyen le plus simple pour combler les fins de mois difficiles est de recourir à la corruption. L’image de la police Guinéenne est loin d’être reluisante. Les citoyens ne portent aucun respect à son égard parce qu’ils estiment qu’elle est inefficace et corrompue. Il arrive de voir des citoyens tabasser ou insulter des policiers sans risquer grand chose. On voit des policiers et même des gendarmes s’incliner devant des hommes politiques ou des hommes d’affaires par crainte ou pour gagner des faveurs.
Sidimé Alpha Kabinet
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