Depuis son investiture le 15 décembre, et son installation le 21 décembre 2020, les Guinéens attendent la nomination du premier gouvernement de la 4ème République par Alpha Condé. Certains observateurs de la vie politique guinéenne préconisent un gouvernement d’union nationale. Ce jeudi 31 décembre, le chef de la majorité parlementaire, l’Honorable Aly Kaba, s’est dit opposé à cette idée de gouvernement d’union nationale.
D’abord, le député rappelle que « la nomination des ministres relève du pouvoir discrétionnaire de M. le Président de la République qui a été élu. C’est le seul qui représente l’exécutif ; quitte à lui de choisir des hommes et femmes pour l’accompagner dans cette mission. Et pour cela, il choisit un Premier ministre qui semble être à la hauteur d’accomplir la mission à lui confiée par le PRG. Au Premier ministre de faire des lettres des missions ou des feuilles de routes pour chaque ministre sectoriel ».
Ensuite il explique que « l’expression de gouvernement d’union nationale, généralement, c’est dans des pays où il y a une très grande crise, et on est arrivé à un point où la crise a atteint un certain niveau et un manque total de confiance entre les différents acteurs. Chacun dit que si je ne suis pas au gouvernement, les décisions qui seront prises défavoriseront mon camp ».
Pour le cas guinéen, Aly Kaba souligne, qu’ « on n’est pas dans ce schéma. C’est un Président de la République qui a été élu. La nuance entre le gouvernement d’union nationale et tendre la main à toute fille et tout fils, c’est que dans le premier cas de gouvernement d’union nationale, on est en face d’une crise et pour la résoudre chacun voudra être dans le gouvernement. Mais dans le second cas, c’est qu’on dépasse les clivages ethniques, religieux et politiques pour dénicher des compétences, et en ce moment le nombre de portefeuilles par région ou par ethnie n’est pas à l’ordre du jour, le nombre de portefeuilles par groupe politique n’est pas à l’ordre du jour. Qu’est-ce qui est à l’ordre du jour ? Qui peut faire quoi pour faire avancer le pays ? Donc, à mon entendement, ce que le Président de la République, qui en a pleinement le droit, puisse opérer un choix parmi les Guinéens et les Guinéennes qui aspirent aux mêmes idéaux de changement que le Président de la République ; et surtout faire une évaluation de l’équipe gouvernementale existante (…) »