Le BPN du RPG et Alpha Condé, une cohabitation telle une idylle politique (Par le Politologue Kabinet Fofana)
Joseph Lapalombara et Myron Weiner, tous deux professeurs de science politique, dans Political Parties and Political Development (1966), soutiennent que pour qu’un groupe puisse être considéré comme un parti politique, il doit former une organisation durable, pas seulement un rassemblement de fidèles d’un leader charismatique, complète dotée d’une structure qui couvre l’ensemble du territoire ayant pour objectif la conquête du pouvoir et la recherche du soutien populaire. Ce qui naturellement le différencie d’un club politique.
Un parti politique est donc une organisation de rassemblement et de mobilisation d’individus dans le but de mener une action collective menée par d’autres afin que ces derniers accèdent au pouvoir.
Dans la même veine, Duverger, lui a tenté de distinguer les partis de cadres des partis de masses. Selon lui, les formations politiques se classent pas en fonction du nombre de membres mais plutôt en partant de leur structure : un parti de cadre regorge des notables et ne cherche pas l’adhésion des masses, alors que le second repose sur les cotisations des adhérents et cherche à faire de leur éducation politique, une préoccupation.
Le RPG est de ce point de vue un parti de masse où le militantisme est la marque première dont la clé de voûte est le bureau politique national, il est l’appareil de décision qui concentre à son seul sein le gros du pouvoir. Ce qui dailleurs explique toute la convoitise dont il est l’objet.
Depuis 2010, le BPN du RPG est la chasse gardée des grands messieurs et femmes qui rejoignent le parti au pouvoir. C’est une pléthore !
Parlant justement de ceux qu’ils appellent les militants de la 25 ème heure, qui de surcroît, jouant les rôles pas les moindres dans la gestion du pouvoir, ils font de peu ce qu’un sympathisant appellerait le bilan positif de la gouvernance Alpha.
Ces cadres venus en faveur de l’arrivée du Professeur au pouvoir, sont des transfuges du Parti de l’Unité et du Progrès de Lansana Conté, de petits malins politiciens aux yeux de lynx ou de la vieille oligarchie fauchée.
Cependant, Ils sont la risée des membres du bureau politique national, qui jurent par tous les noms d’Allah que ces derniers ne font pas assez pour le parti ou qu’ils travailleraient pour leur propre compte politique. La grosse couleuvre !
Combien de cadres ont été éjectés par cette cynique fabrique politicienne qui constitue, paradoxalement, un cauchemar pour Alpha Condé. Elle est bien évidemment le mobile de ses céphalées. Cette machine qui parvient intelligemment, à tout bon de champ et à coups de méthodes peu orthodoxes à dicter ses desiderata à leur Mandela. Ils revendiquent les portefeuilles ministériels juteux qu’ils nomment par postes de souveraineté exclusivement dévolus aux seuls militants du RPG originel.
Tu fais les courbettes ou tu te casses !
Le dernier feuilleton est bien la garde que des jeunes du parti ont montée sur les médias sociaux en soutien au ministre chef de cabinet à la Présidence, dénonçant de ce fait le cabale dont ce dernier serait victime de la part de la vieille garde. Cette situation illustre sérieusement le fossé profond et manifeste qui existe entre les jeunes et le bureau politique national du RPG.
Plus loin, les assemblées nationales les fins de semaine de cette formation politique , sont depuis quelques temps, le réceptacle de fatwa qui pourfendent et des prêches qui encensent.
Et si Alpha Condé devait se passer de tous ceux dont récuserait son bureau politique ?
Kabinet Fofana Politologue