Kintinia ( Siguiri ) : L’explosion de taxis-motos inquiète les responsables syndicaux de transport automobile( Reportage)

Des voitures garées pêle-mêle dans une cour poussiéreuse en présence de quelques rares passagers en partance ou en provenance de la ville de Siguiri située à 35 kilomètres. Une dizaine de conducteurs de taxis-motos stationnent au portails et interpellent les clients au passage.  Souleymane Sangaré alias ‘’Inter-Solo » 58 ans est l’un des responsables du bureau syndical de transport automobile dans la commune rurale de Kintinia. Il s’indigne de la chute vertigineuse du trafic routier  en véhicules de transport de passagers : « Avant, il y avait assez de véhicules qui faisaient la liaison entre Kintinia et des villes comme Siguiri, Kissidougou, Guékédou et Faranah. Une dizaine de véhicules voire une vingtaine, le nombre variait selon le degré d’affluence par jour. Mais aujourd’hui ,ce rythme a complètement baissé puisque le nombre de véhicules à voyager n’atteint plus cinq par jour ».

Situé en plein cœur de Bouré ( zone qui attire de milliers de chercheurs d’or ou pour des raison de commerce ) Kintinia est une des rares communes rurales où le trafic routier est assez fluide en raison je cite, du nombre sans cesse croissant de motos-taxis qui s’ajoutent aux traditionnels automobiles tous deux pratiquant le même trajet : Kintinia-Siguiri ville.

Souleymane Sangaré estime que cette baisse notoire du chiffre d’affaires de sa gare-routière est due au non respect de certaines consignes par les conducteurs de taxis-motos : « Les conducteurs de taxis-motos empêchent les voyageurs de venir vers nos véhicules. Ils viennent jusque dans notre cour ,arracher nos clients et notre métier risque de disparaitre parce qu’on ne gagne plus rien. Leurs responsables leur ont trouvé un point de stationnement mais ils n’y sont jamais restés, ils préfèrent se grouper devant notre portail ici et à cause de cela, nous avons du mal à recouvrer les redevances mensuelles de la mairie », s’est également indigné notre interlocuteur visiblement à bout du souffle. Souleymane Sangaré sollicite donc une expertise plus approfondie de l’Etat en vue d’une meilleure réglementation du secteur de transport public dans le Bouré.

De Kintinia, Mamadi CISSE, correspondant régional