http://Actuguinee.org / Les personnels-soignants sont-ils confrontés à de nouveaux défis dans la prise en charge du paludisme ?
Tout porte à y croire d’autant plus que cette année, le flux de patients souffrant de cette maladie a atteint une proportion inquiétante dans les structures sanitaires et les méthodes cliniques ordinaires appliquées pour y remédier s’avèrent presque inefficaces aujourd’hui.
C’est du moins l’avis de nombreux médecins et patients interrogés récemment dans différentes villes de la Haute-Guinée.
Le docteur Abou Bily Keïta est un médecin généraliste produit de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry et PDG d’une polyclinique prestigieuse ‘’ Kadiatou Loret Koulibaly » sise dans la commune urbaine de Siguiri.
« 75% des malades qui viennent se faire consulter dans notre clinique souffrent du paludisme qui est une maladie tropicale causée par la piqûre de moustiques du genre anophèle».
Partout, même en pleine journée, nul n’est à l’abris de piqures de moustiques. Chose inhabituelle qui suscite des interrogations au sein de la population.
Le docteur Abou Bily Keïta n’exclue point la thèse de la naissance d’une nouvelle espèce de ces insectes nuisibles en lien avec la prolifération du paludisme ‘’chronique’’ dans la religion.
« Au cours de ces trois dernières années et à notre grande surprise ,nous constatons une mutation génétique au niveau des moustiques. Ils sont plus gros et on les rencontre partout ,à n’importe quel moment de la journée. Et les conséquences directes de cela, c’est la résistance des malades face aux traitements. On a tendance à croire que le paludisme simple tend à disparaître. Pire, nous n’arrivons plus à faire la différence entre les saisons. Presque toues les saisons se valent maintenant en terme de la fréquence des cas d’infection liés au paludisme. Raison pour laquelle, au cours de nos prestations, nous prenons très au sérieux les cas de paludisme, peu importe qu’ils se manifestent sous la forme simple ou grave, parce que toute pathologie mal soignée ou non soignée peut entraîner des séquelles parfois irréversibles ou fatales».
Il en appelle donc à l’implication du département de la santé en vue d’approfondir la recherche sur cette nouvelle espèce de moustiques qui foisonne dans la région ainsi que sur les véritables raisons de la propagation de cette nouvelle forme de palu résistant aux remèdes ordinaires.
L’Organisation Mondiale de la Santé dit avoir relevé 241 millions de cas de paludisme dont 627 mille décès en 2020 contre 227 millions dont 558 mille décès en 2019. Près de 95% des cas sont signalés dans la région Afrique de l’OMS.