Guinée : la Chambre de commerce est-elle secouée par une profonde crise ?, le secrétaire Général éclaircit l’opinion
Cheick Fanta Mady Camara est le secrétaire général de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat de Guinée. Pour lui, la crise n’est pas terminée, mais ils sont à pieds d’œuvre de prendre des dispositions pour mettre fin à cette crise. Il s’agit de désigner celui qui doit gérer les activités courantes de la Chambre à la place du président défunt, Morlaye Diallo pour terminer les élections et assurer la bonne marche de la Chambre. A lire cet entretien qu’il a accordé à votre quotidien électronique Actuconakry.com
Actuconakry.com : Bonjour M. Cheick Fanta Mady Camara
Cheick Fanta Mady Camara ; Bonjour M. le journaliste
Actuconakry.com : Tout d’abord, expliquez-nous les conditions de votre nomination par un arrêté pour gérer les activités courantes de la Chambre?
Cheick Fanta Mady Camara : Après le décès du président Morlaye Diallo, qui a exercé cette présidence avec « brillo ». Donc après ce décès, on m’a nommé par un arrêté à sa place pour gérer les activités courantes, pour permettre de terminer les élections qui ont commencé depuis 2013 jusqu’à maintenant qui ne sont pas terminées. Mais il y a deux choses à comprendre, Premièrement, il faut faire la différence entre le bureau exécutif qui est élu et le comité transitoire qui est désigné. Morlaye Diallo était dans un comité transitoire qui fut désigné depuis 2004 pour organiser les élections. De cette date jusqu’à 2016 ce comité transitoire n’a pas pu organiser ces élections. Parce que, il y a eu trois tentatives, en 2005, en 2010 et en 2013. L’élection de 2005 a été invalidée, l’élection de 2010 a été invalidée et l’élection de 2013 est en cours. Et quand on évalue cette dernière élection, nous sommes à 75%, parce qu’au niveau des (33) préfectures, on a organisé les élections et validé les résultats de ces élections. Au niveau des régions, dans les huit (8) régions, on a organisé les élections au niveau de sept (7) régions, excepté la zone spéciale de Conakry, et on a validé par arrêté du ministre les élections au niveau de ces sept (7) régions. Les communes, cinq communes sur cinq, les élections ont été organisées et validées. Donc il s’agit de désigner et établir la liste des groupements socioprofessionnels, ensuite terminer les élections au niveau de la zone spéciale de Conakry et convoquer un congrès de cent vingt huit (128) membres pour qu’à l’issue de ce congrès le bureau exécutif national soit désigné et les commissions techniques aussi.
Actuconakry.com : Revenons un peu sur les mêmes conditions de votre nomination et détaillez les rôles des structures au niveau de la chambre de commerce ?
Cheick Fanta Mady Camara : Moi je pense que j’ai été désigné après avoir procédé aux funérailles de feu président dans l’honneur et la dignité liées à son rang. A l’issue de ces cérémonies, le ministre a d’abord remercié l’ensemble des cadres et a posé la question comment ça devait se passer pour qu’on puisse terminer ces élections ; c’est-à-dire de connaître les suggestions. Sur ce plan, on a été en réunion de cabinet, donc unanimement ça été décidé pour ne pas perdre les acquis, compte tenu du fait que cette transition a perduré, il faut trouver quelqu’un de neutre pour terminer ces élections, parce que le comité transitoire a deux rôles ; premier rôle, c’est l’Administration, deuxième rôle, c’est de terminer les élections, parce que c’est un bureau exécutif qui doit être là. Mais à cause de la crise on a mis un bureau transitoire, parce que c’est ça qui est prévu par la loi. C’est selon les attributions que le statut confère au ministre de tutelle, parce que le ministre de commerce est le ministre de tutelle. Donc c’est à lui de proposer et de prendre un acte pour mettre le comité transitoire. Le bureau exécutif est élu. C’est en fonction de la volonté et c’est une émanation de l’assemblée consulaire.
En clair, êtes-vous empêché et dites nous si la Chambre est secouée par une profonde crise de conflits de compétences ?
Il n’y a pas d’empêchement, c’est-à-dire il faut informer l’opinion nationale et internationale sur la question pour plus de compréhensions, pour que les gens sachent désormais que l’acte qu’a été pris par le ministre est un acte valable et bien, parce que cette attribution c’est la loi qui le confère. Parler de légalité pour que désormais les gens comprennent qu’au niveau de la Chambre, ça n’a pas de sens de penser que le ministre a pris l’acte parce qu’il veut favoriser tel ou telle. Comme certains l’expliquent, comme certaines mauvaises langues expliquent. Il faut voir le statut, le lire et le comprendre, donc c’est un peu ça. Le ministre s’est référé à l’article 29 du statut et l’attribution du ministre c’est l’article 2. Qui place la Chambre de commerce sous sa tutelle. L’article 3 autorise le ministre à mettre les structures de la chambre de commerce, de contribuer à l’élaboration du statut et règlement intérieur.
La crise est-elle terminée ?
La crise n’est pas terminée, mais on est en train de prendre des dispositions pour mettre fin à la crise. Il s’agit de désigner celui qui doit gérer les activités courantes à la place du président défunt. Qui n’est pas élu mais qui est nommé. Donc il faut nommer quelqu’un à sa place. Ensuite, essayer de voir comment constituer l’ancienne équipe pour faire une équipe soudée. Parce qu’il y a des cas de décès et de malades, donc pour mettre une équipe dynamique et de travailler avec le Nommé pour pouvoir terminer rapidement les élections.
Actuconakry.com : avez-vous de messages à l’endroit de vos publics cibles, les hommes d’Affaires, les opérateurs économiques, en un mot tout le secteur privé ?
Cheick Fanta Mady Camara : d’abord c’est de donner la bonne lecture, permettre aux uns et aux autres de mieux comprendre, de loin ce qui se dit et ce qui se passe, il y a tout un fossé. Donc de se battre de venir à la chambres de prendre les bonnes informations. Et la chambre doit se battre pour aider les différentes corporations, que ça soit le commerce, l’industrie, l’artisanat, les banques et les autres services à se développer, de qualifier les actions. Vraiment pour qu’on parle de Chambre on parle de réussite, parce qu’il n’y a pas un secteur privé fort s’il n’y a pas une Chambre de commerce forte, il n’y a pas un pays fort s’il n’y a pas un secteur privé fort, donc voilà mon message. J’appelle tout le monde à venir vers la Chambre, à travailler avec la chambre pour aider la Guinée.
Propos recueillis par Moussa Diabaté pour Actuconakry.com ?
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