Guinée : Alpha Condé déroule le tapis rouge à Aboubacar Soumah Et maintenant ?

C’est un Aboubacar Soumah plus qu’imperturbable, téméraire et objectif, se tenant droit dans ses bottes,qui s’est présenté au palais présidentiel escorté de plusieurs membres de sa base. Qualifié tout au début de ‘‘rebelle’’, de ‘‘réfractaire’’, de ‘‘dissident’’, pis encore de ‘‘voleur’’ de cartes de membres, avec une démarche taxée de ‘‘sauvage’’, le syndicaliste y a été accueilli en héros. Voici le fil de l’événement.
Le syndicaliste Aboubacar Soumah, traité de tous les noms d’oiseaux par les pouvoirs publics, a fini par  être reçu par le locataire de Sèkhoutouréya le mardi 27 février 2018. Une rencontre qui intervient après trois semaines de perturbation des cours ayant occasionné des violences qui ont causé des pertes en vies humaines ainsi que de nombreux dégâts matériels.
La rencontre entre le syndicaliste et le chef de l’État était annoncée pour 16h.
Déjà à cette heure, le médiateur de la République, Mohamed Said Fofana, le ministre secrétaire général à la Présidence, Naby Youssouf Kiridi Bangoura,ainsi que le ministre à la Présidence chargé de la Diplomatie, Koutoub Moustapha Sanoh étaient là.
Ils attendaient la venue de celui dont l’élection à la tête du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de  guinée (Slecg) a souffert de toutes les contestations.
Mais le véhicule transportant Aboubacar Soumah ne pointera qu’à 17h 02 minutes devant Sèkhoutouréya. Vêtu de blanc,l’homme a justifié son retard par un terrible bouchon qui l’aurait saisi au niveau de Hamdallaye sur la fameuse route Leprince.
Est-ce fait à dessein ? Allez le savoir !
Avant d’entrer au palais, à la presse, le camarade confie garder sa sérénité habituelle,tout en invitant les  enseignants à rester mobilisés jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Et le «rebelle» devint légal !
Au sortir du conclave qui a duré près de 2 heures d’horloge, le syndicaliste annonce que le président décide de la mise en place d’un Comité de crise composé du médiateur de la République, Mohamed Saïd Fofana, du ministre d’Etat ministre conseiller personnel de chef de l’Etat, Tibou Kamara et du ministre de l’Energie et de l’hydraulique, Cheick Taliby Sylla en vue de faire bouger les lignes, tout en précisant que «la grève reste maintenue».
Le lendemain mercredi, les négociations s’ouvrent entre les émissaires d’Alpha Condé et les leaders syndicaux. Ce,sous fond de tiraillement entre enseignants grévistes et gouvernement. La question relative à la reprise du congrès du Slecg est mise de côté. Le gouvernement semble avaliser le congrès autrefois ‘‘illicite’’ d28 janvier 2018. Les réclamations des grévistes gravitent autour de trois points essentiels, dont les 40% de la valeur indiciaire de 1030 avec rétroactivité et le rétablissement dans tous ses droits du secrétaire général du SLECG, qui restent non-négociables.
En venant aux négociations dans des grosses cylindrées de plusieurs centaines de millions, les négociateurs ne se heurtent-ils pas à la sensibilité des enseignants qui négocient des taxis, des minibus ou des taxi-motos pour rallier le Palais du peuple où le dialogue est ouvert, et végétant dans une misère noire ? Rien n’est moins sûr.
Ce qui peut expliquer aussi le refus des grévistes qui renient les 10% sur les 40% exigés.
En attendant, les pourparlers se poursuivent.
Mais pourquoi avoir attendu que des guinéens meurent avant de tendre la main au Syndicat qui ne demande pas de la mer à boire? Là est la question.
Poignée de main, et place au dialogue ! Par Mady Bangoura in le populaire

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