Décidément, la Guinée ne sera pas au rendez-vous de « l’éducation de qualité pour tous », comme ce fut le cas également du programme « éducation pour tous » (EPT). Le secteur de l’éducation est asphyxié par une série interminable de crises depuis trois ans de suite.
Cette année encore, à l’instar de celles précédentes, les cours risquent d’être interrompus ou perturbés pour fait de grève générale et illimitée que le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) dit d’Aboubacar SOUMAH, compte déclencher ce jeudi 09 Janvier 2019.
-Pourquoi nous ne parvenons pas à sortir de cette multitude de grèves et de crises diverses ?
-Que faut-il faire pour une stabilité durable dans le secteur de l’éducation ?
En effet, malgré les différents protocoles d’accord signés entre les gouvernements successifs et le mouvement syndical de l’éducation, de nouvelles revendications et de nouvelles crises surgissent chaque année.
La raison est très simple : on n’a pas encore trouvé la solution idoine ou, on refuse de se la dire ou de l’accepter.
La véritable solution ou solution idoine, à mon avis, consisterait à examiner profondément et objectivement les revendications des syndicats et à proposer des solutions à court, moyen et long terme pour une amélioration des conditions de vie et de travail des professionnels de l’éducation y compris celles des enseignants. Raison pour laquelle, nous avons toujours clamé la mise en place d’un « comité de crise » composé de tous les acteurs évoluant dans le secteur (Etat, syndicats, société civile, experts nationaux et internationaux, partenaires techniques et financiers, APEAE,…).
Pour ce faire, il faudrait qu’on dise les vérités ci-après aux uns et aux autres :
A–Au mouvement syndical de l’éducation :
- L’augmentation salariale n’est pas l’unique solution pour améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants
C’est même une erreur gravissime de centrer toutes les revendications au tour de l’augmentation des salaires. Ceci aurait un impact négatif sur l’économie du pays et ne résorberait pas définitivement les conditions de vie et de travail des enseignants.
Pour un enseignant, avoir de meilleures conditions de vie et de travail revient à :
- avoir un salaire décent bien entendu
- avoir un logement digne d’un cadre
- avoir une prise en charge sanitaire
- pouvoir manger à sa faim en qualité et en quantité
- pouvoir se déplacer à moindre coût (transport)
- pouvoir assurer les besoins vitaux et d’éducation de sa famille
- avoir de quoi s’habiller correctement
- avoir la documentation et les outils pédagogiques nécessaires
- travailler dans un cadre adéquat
- pouvoir économiser et investir
- La « rue » n’est pas la véritable solution à la situation des enseignants