Femmes D’ici et D’ailleurs : Djene saran CAMARA, docteur en pharmacie, présidente de la commission défense et sécurité à l’Assemblée nationale

Conakry, le 9 Février 2018 – Du lycée à l’Université, et depuis quelques décennies dans la vie administrative, politique, sociale, culturelle et sportive de son pays, le parcours de Djènè Saran Camara évoque celui d’une conquérante qui franchit tous les obstacles en héroïne sur un destrier magique, capable d’atteindre la lune si elle en prenait l’initiative et la direction. Le Bulletin du Gouvernement de ce mois est allé à la rencontre de cette dame exceptionnelle de détermination.
Explorons s’il vous plait avec vous, Honorable députée, quelques pages de votre trépidant parcours !
Je suis Djènè Saran Camara, née le 10 octobre 1958 à Kérouané, mariée, mère de six enfants. Je suis Docteur en pharmacie. Mon parcours est riche et varié. J’ai passé mon baccalauréat à Kérouané, avant d’être orientée à la faculté de médecine pharmacie à l’institut polytechnique Gamal Abdel Nasser de Conakry. J’ai effectué beaucoup de stages pratiques au niveau de la promotion médicale à Lomé, Cotonou, Dakar, Marrakech, Abidjan, Douala et Conakry. J’ai également fait beaucoup de formations en management et leadership féminin, avec le Marfil international d’Abidjan en management et intégration de la femme dans le développement avec Ami-Bagdad d’Atlanta. J’ai également participé à Dakar à la réunion du comité international olympique sur femme et sport ! J’ai participé à Abidjan au cours général sur la médecine du sport entre 1995 et 2004, et je préside actuellement plusieurs structures.
Comment êtes-vous arrivée à la tête de la commission défense et sécurité de notre Assemblée Nationale ?
Je pense que ma patience m’a beaucoup aidée ! Après avoir été élue députée en 2013, j’ai choisi au sein de mon groupe parlementaire, d’appartenir au comité de formation, défense et sécurité. L’analyse que j’ai  faite sur ce secteur dans notre pays,  m’a permis de trouver que c’est un secteur à explorer et qu’il fallait de la détermination, de la disponibilité,  et être battante pour affronter le combat. ! J’ai compris aussi à travers cette analyse,  que c’est une première fois  en Afrique, que la question de défense et de sécurité est  une priorité pour les femmes ; alors que nous n’étions intéressées auparavant  que par les questions sanitaires ou d’éducation,  sans jamais être au cœur du dispositif de la défense. Consciente donc de la prédisposition des femmes à initier des recettes favorables à la préservation de la paix, j’ai estimé qu’il fallait m’engager pour lever un des défis auxquels les femmes font face.
Pour revenir à votre fonction de députée, en quoi consiste-t-il ?
Il faut rappeler que le rôle de l’Assemblée Nationale en général, est de représenter le peuple à travers deux fonctions qui sont la législation et le contrôle de l’action gouvernementale. En ce qui concerne la commission à laquelle j’appartiens, c’est l’organisation de défenses, de lien entre l’armée et la nation, qui apporte une assistance stratégique sur les questions de défenses et donc, nous œuvrons dans le cadre de la préservation de l’intégrité du territoire. Cela  veut dire tout simplement que tout le travail  parlementaire  de  l’assemblée nationale,  est subdivisé comme souligné plus haut, et que lorsqu’un dossier arrive après  la procédure aux législatives,  les commissions prenantes  sont saisies  sur  le fond pour étudier ces dossiers  dans chacun des  domaines.
Quelle est la place de la femme dans les instances de gouvernance ?
Je pense qu’aujourd’hui, les femmes doivent être associées à cette nouvelle vision de la notion de gouvernance, de commandement, d’économie, de développement, parce que pour qu’un pays aille de l’avant il faut compter avec toutes les couches sociales et particulièrement la couche féminine.
Malgré la situation économique difficile de notre pays, il faut reconnaître que les femmes sont passées rapidement de l’époque de fourmis travailleuses mais négligeables, à celle d’agents économiques de plus en plus importantes, capables de financer des activités sur fonds propres. Donc, les femmes se battent pour vivre, survivre et faire vivre leurs familles puisqu’elles constituent la majorité de la population. Toute politique ou absence de politique pour accroître leurs efficacités économiques et sociales et pour les sortir du statut de cette citoyenne de seconde zone est contreproductive.
Vous êtes une femme très active, résolument engagée pour la stabilité et la prospérité du pays ! Quelles sont vos plus grandes fiertés dans votre parcours ?
Ma première fierté est d’abord d’être femme. Ensuite d’avoir été présidente par intérim à la présidence de la première république sous Feu Ahmed Sékou Touré, en attendant la réélection d’un président à l’époque a été une fierté pour moi ! C’est resté gravé dans l’histoire de la république de Guinée. Dans le domaine sportif également, j’ai été très fière de mes exploits à l’époque. Tous ces souvenirs, me procurent une grande fierté aujourd’hui et ceci est la preuve de l’importance accordée au rôle de la femme à cette époque lointaine. J’ai également été deux fois à l’assemblée nationale, et Ministre du Commerce, de l’Industrie et des petites et moyennes entreprises, et j’ai le sentiment très réconfortant d’avoir toujours très bien servi mon pays. C’est aussi une énième fierté d’être récipiendaire de trophée du comité international olympique ‘’CIAO’’ en 2013. J’ai été décorée par le conseil international du sport militaire pour ma contribution à la force de défense et de sécurité.
Madame Camara, nous arrivons au terme de notre entretien. Avez-vous un message particulier en guise de conclusion ?
Je pense que les femmes doivent oser, et surtout pratiquer la solidarité.
J’espère que les femmes continueront à se consacrer à l’objectif commun : l’égalité des sexes à tous les niveaux. C’est pourquoi nous devons briser toutes les barrières qui se dressent devant nous en nous impliquant ardemment et pleinement dans le processus du combat contre la discrimination à l’égard des femmes en politique, etc… ! Il faut rompre avec nos pesanteurs sociales défavorables aux femmes et aux jeunes filles. Nous pensons que les femmes détiennent les outils nécessaires à produire des changements à tous les niveaux.
Je vous remercie ! 

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