A l’issue d’un débat interne, qui aura duré quatre heures du temps, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a pris ce jeudi une décision portant exclusion de son désormais ex vice-président Bah Oury de toutes ses instances dirigeantes. Après des coups de fil depuis Kigali, Guinéenews explique les dessous d’une exclusion depuis l’échec de la médiation au vote.
Premier acte : comment l’exclusion de Bah Oury de l’UFDG a-t-elle été obtenue ? Selon nos sources, à l’issue d’un long débat interne en présence d’une soixantaine de membres, l’exclusion ou non de Bah Oury a été posée. Outre le président, Cellou Dalein Diallo, il y avait aussi la direction nationale, les députés et les secrétaires nationaux.
Dès l’entame de la plénière, la crise que vit l’UFDG aurait été posée pour que chacun puisse s’exprimer, nous a-t-on dit. Ensuite, la commission chargée de fléchir Bah Oury aurait pris la parole pour le compte-rendu de sa médiation. Mais s’étant heurté à l’échec, il aurait été convenu de voter pour décider de l’exclusion ou non de Bah Oury.
A l’issue du vote, trois groupes se seraient dégagés. Le premier, une cinquantaine de membres au total, soit l’écrasante majorité, aurait demandé l’exclusion pure et simple de Bah Oury. Le deuxième a demandé trois jours supplémentaires pour une médiation de la dernière chance, alors que le troisième groupe, très minoritaire, s’est abstenu.
Deuxième acte : que reproche-t-on à Bah Oury au motif de l’exclure de l’UFDG ? Selon nos informations, Bah Oury ne reconnaîtrait, ni les décisions du parti, ni le conseil politique, encore moins la ligne éditoriale du parti. Pis, il défie l’autorité du président de l’UFDG et affiche son soutien ferme au pouvoir à travers des sorties médiatiques.
Outre ces griefs, il a été rappelé que Bah Oury est un habitué des faits. Avant ses derniers agissements, dans le passé, par exemple, il s’était permis de diriger une organisation extraparlementaire (OREP), alors que l’UFDG siège à l’Assemblée nationale. Ensuite, il a créé des structures parallèles à celles de l’UFDG surtout en France.
Troisième acte : l’UFDG n’avait-elle pas d’autre choix que l’exclusion de Bah Oury ? Selon nos informateurs, avant son exclusion, toutes les voies ont été explorées. En avril 2014, Bah Oury avait été suspendu avant d’être rétabli en Juillet 2014. En novembre 2015, il avait été averti. A son retour au pays, toutes les démarches formelles et informelles ont été menées pour l’emmener à la raison et au dialogue, en vain.
Quatrième acte : l’exclusion de Bah Oury n’est-elle pas exagérée ? A l’UFDG, on brandit la réaction de Bah Oury quand Saliou Bella Diallo avait rencontré Alpha Condé. A la différence de Bah Oury, Saliou Bella, avait, au moins, demandé le feu vert de l’UFDG.
« Parfois, certains sont dévorés par leur ambition pour le pouvoir, c’est le cas de Saliou Bella. Cette rencontre avec Alpha Condé n’engage que lui, pas l’UFDG. Très rapidement, le parti se prononcera par rapport à cette attitude, que personnellement je considère comme irrévérencieuse, irresponsable, et politiquement infantile », a dit Bah Oury.
