Enquête sur le fonctionnement des médias privés guinéens ; un rapport qui vilipende les patrons de presse

Alternative Guinée-Espace Citoyen vient de publier un rapport accablant sur l’emploi dans les médias privés en Guinée ce vendredi 2 mai 2014 à la maison commune des journalistes.  C’était lors d’une conférence de presse organisée par cette ONG pour faire ressortir les raisons profondes de la précarité de l’emploi dans les medias privés et la problématique de la liberté de presse dans notre pays.

Dans le cadre de cette enquête AGEC a utilisé un questionnaire et des entretiens adressés à 150 journalistes et techniciens de radio et 50 patrons de presse.

«Dans la plupart des rédactions, nous assistons à la violation des droits des employés par la majorité des patrons de presse. Il y a aussi des abus  de toute sorte de la part des forces de l’ordre et des militants des partis politiques entre autres. Les journalistes travaillent dans les conditions les plus pénibles raison  pour la quelle, nous œuvrons à l’éveil des consciences et le renforcement de la culture démocratique dans notre pays. Et nous voulons interpeller l’Etat afin de changer la donne », indique Nouhou Baldé, président de l’ONG.

Dans le cadre de cette enquête, AGEC révèle que 31 personnes enquêtées disent avoir un contrat de travail, soit un taux de 22,46% sur 140 personnes contre 107 sur qui disent n’avoir pas un contrat de travail (77,53%).

S’agissant des patrons de presse, 20 sur 26 interrogés soit 76,92% disent n’avoir pas de contrat de travail avec leurs employés contre 6 qui ont des contrats. Le rapport note toutefois que 25 des 31 journalistes ayant de contrats affirment que les termes de leurs contrats ne sont pas respectés.

Côté salaire, l’enquête précise que 52 employés, soit 37,14% disent avoir un salaire au dessous du SMIG (440.000 GNF) contre 23 qui n’ont aucun traitement salarial. 31 journalistes affirment avoir un salaire variant entre 500.000 et 1.000.000 GNF contre 16 qui en ont un salaire variant entre 1 et 2.000.000 GNF.

Après analyse des attentes des journalistes, l’AGEC note que l’ensemble des journalistes  enquêtés souhaitent des employeurs l’amélioration des conditions de vie et de travail, notamment par une prise en charge de leur qualification professionnelle, la signature d’un contrat de travail et de son application, un salaire décent, un paiement régulier des salaires et une couverture sociale.

Les hommes des médias privés attendent que l’Etat subventionne leur formation, applique le code de travail, met en place un statut particulier des journalistes, augmente la subvention allouée aux medias, applique la loi relative au droit d’accès à l’information publique et protège les journalistes contre les exaction des forces de l’ordres et des militants des partis politiques.

Les journalistes recommandent plusieurs points aux associations de presse, notamment la création d’un syndicat de journalistes, la relance du mécanisme d’autorégulation par les pairs, l’élaboration et la proposition d’une convention collective et la défense du droit des journalistes.

Présent à cette cérémonie, l’ancien ministre Justin Morel Junior a dit que ce travail doit être un véritable outil de plaidoyer des journalistes pour revendiquer positivement. Tout de même, il précise qu’il ne s’agit pas d’ouvrier une guerre entre patron de medias et les employés mais, c’est pour voir comment améliorer le traitement des journalistes et leur connaissance afin de cultiver de constante et réfléchit la position de la liberté de presse en Guinée.

Mamadou Oury Bah

 

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