En France, un marabout guinéen condamné pour avoir escroqué une femme dépressive

 

L’homme originaire de Guinée était accusé d’avoir escroqué une femme très fragile psychologiquement en lui faisant miroiter un traitement fantaisiste.
Un Guinéen de 30 ans comparaissait ce vendredi devant le tribunal de Dunkerque pour des faits d’escroquerie. Une première pour cet homme inconnu des services de police. L’homme, qui dit habiter Tourcoing, était accusé d’avoir, entre janvier et juillet 2013, escroqué une Bailleuloise, très fragile psychologiquement.
La femme, dépressive, avait contacté cet homme mystérieux dont elle avait reçu le tract dans sa boîte aux lettres : « Professeur Didé : grand médium, voyant, guérisseur ». Ce « marabout » lui aurait alors promis de la guérir. « Il disait qu’il avait la possibilité de la réconforter grâce à des sacrifices d’animaux, et en chassant les esprits », rappelle la présidente Monique Janvier. Face aux policiers de Bailleul, l’homme avait dans un premier temps nié être le fameux « Professeur Didé ». Mais il avait pourtant été contrôlé en 2011 alors qu’il distribuait ses tracts.
Une victime idéale
La Bailleuloise semble être la victime idéale : « d’une grande vulnérabilité », selon les experts psychiatres, elle est aussi « en quête affective massive », « prête à croire tout et n’importe quoi pour de l’amitié ou même de l’amour », traduit Monique Janvier. La femme est d’ailleurs sous curatelle, elle est aujourd’hui suivie à l’EPSM de Bailleul.
Au moment de leur rencontre sur le quai de la gare de Bailleul, la plaignante semble en confiance. « Je lui ai fait un chèque de 250 € pour aller chercher des produits pour me guérir à Paris. » Le « médicament » ? « Un liquide jaune avec des plantes d’Afrique », décrit la victime qui se révélera être en fait une simple huile de massage. « Il vous a fait des massages ? », demande la présidente, intriguée par ce traitement « original » de la dépression. « Oui au coude et aux jambes. » Pourtant, le guérisseur dit n’avoir su de sa victime que le strict nécessaire, « je savais qu’elle était malade mais je ne savais de quelle maladie ». « Comment pouviez-vous donc la guérir dans ce cas ? », pique la présidente. « Je ne savais pas ce qu’elle avait mais je voulais aussi la débarrasser des profiteurs qui habitaient chez elle. Je suis quelqu’un d’honnête. »
Qui croire ? Entre le charlatan désigné – qui s’est tout de même fait remettre quatre chèques pour ses « soins » pour un montant total de 1 360 € – et une victime confuse qui se souvient soudain avoir également envoyé un ordinateur et un caméscope au grand-père (sénégalais) du guérisseur (guinéen, pour rappel), le tribunal est un peu perdu. L’homme est finalement condamné à six mois d’emprisonnement assortis du sursis et l’obligation de rembourser sa victime.Avec la voix du nord

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