Nous sommes dans la République bananière de Guinée où dans les hautes sphères de l’État on se distingue par les plus gros mensonges, des promesses fallacieuses et autres acrobaties en justifications.
Il se
trouve qu’avec les contraintes liées au programme avec le FMI, l’État guinéen
ne peut plus se permettre certaines pratiques. Le Ministre de l’Énergie refuse
d’avouer que des problèmes de trésorerie empêchent l’État guinéen de faire face
à ses engagements financiers, dont le paiement à l’EDG de la consommation de
l’Administration ainsi que les subventions qui lui sont accordées pour assurer
la production d’énergie 24h/24.
Monsieur
le Ministre se contente de déclarer que s’il y a délestage c’est parce que EDG
est incapable de régler ses fournisseurs. Or, avec 10 mois d’arriérés de
paiement des consommations d’électricité de l’Administration de l’ordre de 150
milliards GNF, l’EDG ne peut pas régler ses fournisseurs en raison des
défaillances de l’État guinéen. Le problème de délestage auquel nous sommes
durement confrontés est imputable à l’État et non à l’EDG.
Au
lieu d’avouer que ce sont tous ces retards de paiement et de l’incapacité de
l’État à payer l’EDG qui fait que l’EDG ne peut pas régler ses fournisseurs, le
Ministre se contente de dire que c’est l’EDG qui est dans l’incapacité de payer
ses fournisseurs, en mettant en avant l’écart entre les coûts de production et
le prix de vente pratiqué. C’est vraiment ahurissant.
Or,
toutes les recettes de l’État sont mobilisées pour le budget faramineux de la
présidence de la République et pour acheter les consciences des électeurs au
lieu de faire face aux problèmes sociaux de base comme l’eau, les routes,
l’école, la santé, les ordures etc. Tout un chacun doit savoir que les
centrales appelées AON sont les 100 MW d’adjonction thermique appartenant à la
Guinée dont la réalisation a été confiée à Asperbras et dont M. Alpha Condé a
remis l’achèvement à un ami mauritanien AON à travers un contrat d’achat d’énergie
qui prend le pays à la gorge.
Au
lieu d’une centrale gérée par EDG, même à travers un contrat opération
maintenance, on signe un contrat d’achat d’énergie qui asphyxie l’économie
guinéenne. Comment comprendre d’ailleurs que l’on mette fin au contrat Asperbras
sans aucune réclamation de la part de l’État guinéen qui a payé 85% du montant
à l’Entreprise pour un travail réalisé à 30%.
C’est
pour toutes ces raisons que l’audit du secteur électrique guinéen ne se fera
pas, en tout cas pas sous l’ère Alpha Condé.
Ce qui
est le plus révoltant ce sont tous ces mensonges qui enrobent chaque jour les
choses parfois les plus simples à plus forte raison quand il s’agit des tueries
à Ratoma.
Toutes
ces difficultés mettent en évidence le fait que Kaleta avec ses 240 MW, dont 80
MW devant revenir aux 3 autres pays de l’OMVG, est un géant aux pieds d’argile
qui s’écroule en période d’étiage.
Ce
n’est donc pas Kaleta qui va résoudre notre problème d’électricité à elle seule
mais plutôt avec la contribution de la centrale Grandes Chutes au temps
colonial, Donkéa et Baneah sous la 1ere République, Garafiri sous la 2ème
République et toutes ces centrales thermiques relevant des producteurs privés.
Kaleta,
contrairement à la propagande développée par le Gouvernement à son lancement,
ne fait pas des délestages un lointain souvenir, mais une réalité de chaque
période d’étiage .
Que
Dieu, le Tout Puissant, sauve notre beau pays de cette gouvernance.