Côte d’Ivoire: 50 enfants victimes de trafic secourus dans les plantations de cacao

Quarante-huit enfants ouest-africains, victimes de trafic dans les plantations de cacao de Côte d’Ivoire, ont été secourus début juin dans le cadre d’une vaste opération policière, a-t-on appris lundi de source sécuritaire.

Les victimes, âgées de 5 à 16 ans, étaient utilisées comme « ouvriers » dans les riches plantations de San Pedro, qui abrite également le premier port de cacao au monde, a déclaré le préfet de police de San Pedro, Seydou Ouattara.

D’après Interpol, ces enfants, qui « travaillaient dans des conditions extrêmes, particulièrement dangereuses pour leur santé« , étaient originaires du Burkina Faso, de Guinée, du Mali et du nord de la Côte d’Ivoire.

Certains d’entre eux, « employés dans les champs depuis un an, ont déclaré aux enquêteurs travailler régulièrement de longues heures chaque jour sans recevoir ni salaire, ni éducation« , selon Interpol.

L’opération, qui a mobilisé « plus de 100 policiers, gendarmes et des agents des Eaux et forêts« , a permis d’arrêter une centaine de personnes suspectées de trafic d’enfants « lors d’une descente surprise les 4 et 5 juin dans les plantations« . Vingt-deux trafiquants ont été déférés devant les tribunaux.

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, est considérée comme une importante destination régionale du trafic d’enfants en provenance des pays frontaliers, afin de travailler dans ses cultures. Le pays s’est engagé depuis quelques années à éliminer le « fléau » du travail des enfants dans les plantations.

Dominique Ouattara, l’épouse du président Alassane Ouattara, dont le cabinet soutenait l’opération policière, selon Interpol, est à la tête d’un Comité national de surveillance contre la traite et le travail des enfants.

Entre 300 000 et un million d’enfants travaillent dans le cacao ivoirien, selon la fondation Initiative internationale pour le cacao (ICI), une organisation créée par l’industrie du chocolat pour lutter contre le travail des enfants dans la filière, qui souligne que cette notion recouvre une réalité complexe, allant d’une contribution occasionnelle à du travail forcé.

Le cacao ivoirien représente environ 35% des parts du marché mondial et 15% du PIB du pays.

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