Comment le groupe Français Bolloré est arrivé en Guinée ? Le gouvernement guinéen a-t-il concédé la gestion de la totalité des activités portuaires à l’amateur français ?
Comment le groupe Français Bolloré est arrivé en Guinée ? Le gouvernement guinéen a-t-il concédé la gestion de la totalité des activités portuaires à l’amateur français ? Des questions qui méritaient bien d’être éclaircies.
Les députés guinéens ont interpellé à ce sujet le ministre guinéen des transports, Aliou Diallo, lors de son passage au parlement pour défendre la politique sectorielle et le projet de budget de son département en 2015.
L’attribution à Bolloré au détriment de Getma, dans la gestion du terminal à conteneur, les circonstances de l’arrivée de Bolloré Africa Logistics et les limites de son activité en Guinée, ont été au coeur des interrogations des parlementaires.
Le patron du département des transports a soutenu que le processus de privatisation qui a abouti avec Bolloré résulte d’un projet entamé vers les années 80. Toutefois, a rassuré Aliou Diallo, il n’est pas question de cession du port de Conakry au Groupe Français Bolloré.
Eclairage !
« Le processus de privatisation qui vient d’aboutir avec Bolloré est la suite logique de la préparation d’un projet qui a démarré dans les années 1978. Le projet a été préparé, évalué, négocié avec un certain nombre de bailleurs de fonds autour de deux tables rondes. Les accords de crédits ficelés, n’ont pas pu aboutir pour des questions politiques. Ce processus de privatisation ayant commencé, l’activité la plus rentable de ce projet étant le terminal à Conteneur, on s’est dit qu’il était intéressant de tenter cette expérience. Et c’est a été tenté. Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé, 14 sociétés se sont manifestées, à l’issue de d’offres sur les 14 on s’est retrouvé avec 4 sociétés : il y avait Getma International, le Groupe Bolloré, Bast-Line et Afrimarine.
C’est ce qui a conduit à l’attribution d’un premier marché à la société Getma-international qui n’a pas pu, au bout de deux ans, respecter ses engagements. Parce que le chronogramme d’investissement qui avait été proposé n’a pas été respecté. La Guinée ne pouvait pas continuer à attendre. Donc, on a fait appel au numéro 2 qui était sur le dossier d’appel d’offres tel que le code des marchés de notre pays le permet. C’est comme ça qu’on s’est retrouvé avec le Groupe Bolloré dans la gestion du port de Conakry.
Je voudrais dire qu’il n’est pas question de cession du port de Conakry. Il est question de privatisation du terminal Conteneur associé à certaines activités, notamment les activités RO-RO. Je voudrais assurer que des engagements ont été pris avec le Groupe Bolloré pour la préservation de la totalité des emplois qui sont menacés par le transfert de cette activité. La question de la survie de ces sociétés ne se pose pas. Parce que l’importance de l’activité en question est sans commune mesure avec le volume global des activités de ces sociétés sur la place portuaire », a expliqué le ministre Aliou Diallo.
Pour sa part, Alpha Condé a évoqué, lors de l’inauguration du quai, en novembre, »ses » relations vieilles de plusieurs dizaines d’années avec Vincent Bolloré et sa vision pour le Port autonome de Conakry.
« Lorsque nous avons signé avec la société Bolloré, souligne revèle-t-il, nous avons dit que nous n’avons pas signé parce que Bolloré est mon ami depuis 40 ans. J’ai dit que si le groupe Bolloré ne remplit pas ses conditions, je n’hésiterais pas à l’enlever le contrat» .
Pour le numéro un guinéen, qui dit port, dit d’abord dockers. Donc, »la mission est de doter tous les dockers guinéens de toutes les meilleures conditions de travail. Et ceci passe développement du port et sauvegarde de tous les emplois » .
Aliou BM Diallo d’afrikipresse