Le chef de file de l’opposition a tapé du poing sur la table pour réclamer le budget de fonctionnement de son cabinet. Contacté par VisionGuinee depuis les Etats-Unis, le conseiller de Mamadou Sylla chargé de la promotion des droits humains et de la citoyenneté, Faya Millimono, estime que l’Assemblée nationale est à l’origine de cette histoire de budget.
‘’Je crois que nous sommes dans une situation de démission générale. Cette fameuse loi sur le chef de file de l’opposition a été votée à l’Assemblée nationale pour créer une autre bouche [à nourrir]. Nous, nous sommes de ceux qui pensent que l’homme public ne produit pas, il consomme. Il consomme le super flux du peuple, il devient le nécessaire du public’’, enseigne le président du Bloc libéral.
En Guinée, estime Faya Millimono, ‘’le nécessaire n’existe pas. Quand on est irresponsable, on est appelé représentant du peuple, on crée des poches de budget pour dilapider des fonds. En fait, c’est la soupe, il faut la répartir (…). Le poste de chef de file de l’opposition s’inscrit dans ce cadre-là. On a créé une bouche, il faut la nourrir’’.
En séjour aux Etats-Unis, le leader du Bloc libéral affirme que la question du budget de chef de file de l’opposition n’a pas été discuté en cabinet. ‘’Même si souvent je n’interviens pas directement, je suis l’évolution des documents qui devraient être présentés à la presse. Je crois que cette histoire de budget n’est intervenue qu’à la suite d’une question posée par un journaliste’’.
D’ailleurs, croit-il savoir, ‘’c’est devenu un élément de chantage. Même quand il y avait l’autre chef de file de l’opposition, c’étaient toujours les mêmes plaintes en disant ‘on a refusé de me payer’. En fait, ce sont des bouches qu’on a créées pour repartir la soupe’’.
Faya Millimono précise qu’en ce qui le concerne, il n’a pas intégré le cabinet du chef de file de l’opposition pour prétendre en tirer des intérêts pécuniaires. ‘’Nous sommes dans ce cabinet parce que notre pays est sur le point de nous échapper. S’il y a une guerre civile majeure en Guinée, notre pays va nous échapper’’, se justifie-t-il.
Pour empêcher cela, dit-il, ‘’il faut travailler pour concilier les positions afin de sauver l’essentiel qui consiste aujourd’hui à avoir la libération de nos compatriotes, enlever le blocus au niveau des frontières, ouvrir un dialogue pour nous permettre de faire face aux problèmes auxquelles les populations guinéennes sont confrontées. On ne se regarde plus en adversaires politiques, mais en ennemis et ce n’est pas cela la politique’’.