Vétusté des routes interurbaines en Haute-Guinée : Quand l’espoir d’un peuple se mue en désespoir

Le débat sur la vétusté des infrastructures routières de la Haute-Guinée fait rage. C’est le cas de l’axe Kankan-Kérouané-Béyla long de 240 km. Malgré moult signaux d’espoir ,les usagers de cette route, passerelle entre la région forestière et la Haute-Guinée, semblent encore loin d’en finir avec les écrans de poussière. Faible visibilité oblige ,même en pleine journée, les accidents y sont d’ailleurs fréquents en cette saison sèche.

Pourtant, des émissaires du Président Alpha Condé en campagne à Kérouané pour le double scrutin législatif et référendaire dernier rassuraient de l’engagement du gouvernement et institutions financières internationales pour le bitumage de la route Kankan-Kérouané ,stratégique en raison de son potentiel agropastoral et minier. Cette  promesse sera rallongée plus tard par le Chef de l’Etat guinéen en personne lors de la campagne présidentielle du 18 octobre 2020.

« Le bitume ne s’arrêtera pas à Kérouané. Il doit continuer jusqu’à Beyla », martelait Alpha Condé sourire aux lèvres ,sous les ovations de milliers de ses soutiens réunis à la ‘’Place des Martyrs’’ de Kankan.

Aujourd’hui, force est de reconnaître que certains observateurs restent dores et dejà très pessimistes quant au respect de cette promesse électorale.

« Nous sommes très frustrés et nous avons l’impression d’avoir été trahis par ceux qui ont voté le budget sur son volet ‘’infrastructures routières » programmées pour 2021», a lâché un jeune militant proche du parti au pouvoir « Lors de nos différentes sorties pour la campagne électorale, partout où nous sommes allés, nous avons réussi à convaincre les gens en leur promettant quelque chose. Maintenant que nous avons gagné à chacune de ces élections, je pense bien qu’il est temps pour le Président de la République de faire quelque chose sur cette route sinon ,il nous sera impossible de revenir vers eux prochainement », plaidera notre interlocuteur visiblement désenchanté .

Parlant des causes du blocage dudit projet de bitumage, certains accusent la ministre du plan Mamakany Diallo d’avoir je cite « réorienté » une partie de budget alloué à cet effet, vers d’autres projets routiers en Moyenne-Guinée alors qu’en 2008 le gouvernement de la deuxième République avait déjà financé ce projet à hauteur de plus de 269 milliards de francs guinéens versés au compte de l’entreprise Enco 5 chargée, à l’époque ,de la réalisation  de ces infrastructures routières mais celle-ci, « avec la complicité de certains cadres de l’époque » ,aurait posé ces bitumes « sur certaines ruelles de la capitale » en lieu et place des voiries des villes de Labé, de Mamou, de Dalaba, de Pita et Mali soit une longueur totale de 55 kilomètres.

« La ministre Mamakany Diallo devrait plutôt demander des comptes à ceux-là qui ont géré le premier projet de bitumage concernant ces villes de la Moyenne-Guinée au lieu de faire une superposition de projets dont le tronçon KankanKérouanéBéyla devient finalement victime », déplore un autre.

En dépit de multiples promesses et battages politico-médiatiques nombreuses sont les routes interurbaines jusque-là non recouvertes de bitume et très souvent impraticables en période de grandes pluies.

Mamadi CISSE correspondant régional

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