USA : le Manden intronise son Sôti Mohamed Baro à New York

Comme à Kouroukanfouga, le nouveau Sôti de Manden, Mohamed Baro et son adjoint El hadj Karamo Keita ont  été intronisés  ce dimanche 16 décembre 2018  dans le Bronx en présence des 12 Doutis de Manden et de  plusieurs grandes personnalités de la communauté guinéenne de New York.

Dans la salle il y avait, entre autres, le président de la Communauté guinéenne de New York (GUICA) Maka Baldé, l’ancien président Amadou Sara Diallo, Mme Doussou Traoré de la Communauté malienne, le professeur de N’Ko Aboubacar Sidiki Diakité chef de chair au département N’Ko de l’Université Harvard de Boston, El hadj M’Bemba Bangoura de la Basse Guinée, El hadj Amadou Toupet Bah de la Moyenne Guinée, Alexia Haba de la Guinée Forestière, et les imams Djunnid Diaby, Saïdou Kaké, Mohamed Kaba et Imam Bérété.

Après les salamecs d’usage du  modérateur Billo Sanoh, l’imam Djunnid Diaby prodiguera des conseils aux Mandenkas en les invitant à éviter les erreurs du passé qui ont été la cause de l’échec de l’organisation avant  d’indiquer le chemin à suivre dans l’avenir.

Suivra la brillante narration de Karamo Djibrila Diané sur l’histoire de la charte de Kouroukanfouga. Ce grand professeur de N’Ko qui avait la charge de diriger la procédure d’intronisation a fait revivre ce qui s’est passé en 1235 entre Sundiata Kéita  et les 12 chefs de guerre de Manden.

C’est à cette image que  les différents Doutis présents dans la salle feront allégeance au nouveau Sôti Mohamed Baro qui n’est plus à présenter aux Guinéens en particulier et à la communauté africaine en général.

Humble, respectueux et serviable, Mohamed Baro est l’un des fondateurs de l’Association Manden. Il est connu et respecté par les autorités américaines à cause du combat qu’il a toujours mené pour aider ses frères et  sœurs africains vivant  dans le pays de l’Oncle Sam.

C’est pourquoi dans sa première adresse après son installation il dira ceci : « Le Manden est un village planétaire à la fois petit et grand. Il est devenu une nation grâce au respect, l’accueil et l’attention qu’il accorde à l’étranger. Cette culture doit toujours être le reflet du comportement de tous les  Mandenkas ».

Dans son programme, le nouveau Sôti va privilégier la cohésion sociale, l’amour de l’autre, solidarité entre africains, l’éducation des adultes et l’initiation des projets économiques pour l’amélioration des conditions de vie des membres de l’organisation.

Après quelques interventions comme celles de Sidiki Touré sur le pardon mutuel, un des organisateurs de cette inauguration ;                                          -d’Aboubacar Sidiki Diakité champion de la langue N’Ko qui a suggéré la réduction du nombre  de sages ;                                        -du Doyen Laye Kanté descendant de Soumahoro Kanté qui, après avoir sportivement accepte toutes les critiques contre le roi Sosso, a exprimé toute sa satisfaction quant au choix de Mohamed Baro comme  Sôti;                                                                        -d’Amadou Sara Diallo qui a eu la sagesse de s’exprimer en pular pour montrer qu’au Manden qu’on ne parle pas que le N’Ko, El hadj Karamo Keita s’adressera à l’audience pour les remerciements du Sôti et l’honneur reviendra à l’imam Mohamed Kaba de clôturer la cérémonie par les invocations pour la réussite de l’organisation et l’entente entre les Mandenkas.

Minée par une division qui dure maintenant près de deux ans, l’Association Manden n’ko réussira-t-elle à   ramener l’unité au sein de l’organisation après l’intronisation du nouveau Sôti ?

Voilà une question qui est d’autant plus pertinente que depuis le décès du premier Sôti Salihan Diaby le 24 mars 2015, le trône est resté vacant pendant trois ans.

Pour répondre à cette question il suffit d’attendre l’élection du nouveau bureau exécutif de l’Association dont la date du 27 janvier 2019 a été annoncée séance tenante par le porte-parole de la Commission Electorale Indépendante, Mamadi Keita.

A n’en pas douter, cette grande rencontre consacrée exclusivement à l’installation du Sôti  de l’Association Manden n’ko, sera aussi l’occasion de mettre fin à la guéguerre entre les Mandenkas et faire de cette cérémonie l’ultime opportunité de réconciliation pour le renforcement de l’unité et l’entente qui ont toujours caractérisé le Manden depuis la charte de Kouroukanfouga en 1235.

Un reportage de Bangaly Condé « Malbanga »

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