Tribune : Alpha Condé a-t-il les hommes conséquents pour accomplir ses ambitions de développement national ?
Depuis quelques temps, le Pr. Alpha CONDE s’est lancé dans une véritable offensive de charme au pays de Mao-Tsé-Toung, père de la nation chinoise. Ce pays ami a, depuis les premières heures de notre indépendance apporté à la Guinée un soutien inestimable et cela, dans tous les domaines. Donc le voyage vers ce pays ami est avant tout un acte de reconnaissance mais également un témoignage éloquent de la qualité des rapports qui nous lient.
S’il existait encore des hommes sceptiques sur le patriotisme du Pr. Alpha CONDE, les actes posés ces derniers moments ont fini certainement par les convaincre. On voit avec quelle dextérité diplomatique il vend l’image de notre pays. Son souci de faire de notre pays un Etat émergent est constant. En tout lieu et en toute circonstance il le manifeste. Grâce à sa vision futuriste, aujourd’hui nos opérateurs économiques qui naguère se plaisaient dans l’importation uniquement des denrées alimentaires, se veulent désormais véritables vecteurs de développement national. Cette longue suite d’hommes d’affaires guinéens a noué de solides contrats avec leurs homologues tant chinois qu’européens.
Cette volonté, cette ambition du Pr. Alpha CONDE pour faire de son pays une destination obligatoire est-elle partagée par ses collaborateurs ?
Cette question intrigue aujourd’hui les hommes réfléchis qui ont encore en mémoire les douloureuses péripéties de notre évolution. Que n’a-t-on pas dit dans ce pays autour des actions posées par l’Etat, de Sékou TOURE à Alpha CONDE ?
On se souviendra toujours des actes courageux entrepris par la première république dans le cadre de l’autosuffisance alimentaire : les BMP, BAP, les FAPA etc. Mais par manque de partage de la vision du chef, tous ces actes posés demeureront insignifiants. En Guinée, il y a toujours des hommes qui sont prêts à dénigrer, saboter les actions gouvernementales. Pourtant tout ce qui se fait par le gouvernement est censé être dans l’intérêt supérieur de la nation. Il suffit seulement d’en prendre conscience et de savoir en fait, que chacun de nous constitue un maillon essentiel pour notre devenir commun. Un adage africain nous enseigne : « Quand un démon rouge tue votre père, vous ne tarderez pas à détaler à la vue d’une termitière rouge ».
Par deux fois nous avons raté notre rendez-vous avec l’histoire, en 1984 et 2008. Cette nouvelle page que notre pays est en train d’écrire doit être l’affaire de tous les fils de ce pays. Aucun homme n’est parfait par conséquent on ne peut pas prétendre à la perfection des actes que nous posons. La perfectionne relève que de Dieu seul mais, pas un homme. Le développement de la nation doit être la préoccupation fondamentale de tous les citoyens.
Aujourd’hui on se demande si les collaborateurs du chef de l’Etat partagent sa vision et s’ils sont effectivement prêts à l’accompagner. Les mégas projets qui se bousculent dans le pays, la diversité et la fécondité des initiatives de développement ne peuvent valoir l’intérêt du peuple que s’ils sont gérés avec conscience et conviction. Mais ne faut-il pas dénoncer l’attitude irresponsable de certains chefs de départements, des cadres véreux tapis dans l’administration et qui ne songent qu’à leurs intérêts égoïstes ? Le népotisme, le clientélisme et le copinage sont devenus de nos jours un véritable fléau dans notre pays. C’est justement ce manque de patriotisme qui a motivé le jeune ministre de la citoyenneté à réclamer cette semaine pour l’intérêt de tous.
Pour une fois nous souhaitons que Dieu éclaire le Pr. Alpha CONDE dans le choix des hommes devant l’accompagner dans l’accomplissement de ses nobles ambitions de développement. Les maux qui nous gangrènent et freinent notre développement ont pour nom : égocentrisme, haine et mensonge.
Il faut privilégier la nation en la mettant au-dessus de l’individu. Ne se soucier que de l’intérêt national pour que chaque citoyen puisse tirer profit de nos richesses.
Il faut que la solidarité, la fraternité et l’amour du prochain habitent nos cœurs pour qu’on regarde, qu’on marche dans le même sens et dans la même direction.
Il faut que l’on travaille et que l’on cesse de colporter les mensonges pour décourager les citoyens et les opposer les uns aux autres.
Le visage que nous offrent les départements ministériels n’est pas de nature à satisfaire les attentes des populations. Aucun secteur ne semble émerger du lot, à tous les niveaux il y a de la léthargie.
Surtout au ministère des travaux publics qui on dirait n’existe pas au regard de l’état désolant de nos axes routiers. Dans ce domaine, tout est à refaire, le plan d’urgence mis en place n’apportera qu’une solution temporaire. Pour ne pas jeter de l’argent à la fenêtre, mieux vaut attendre l’acquisition des ressources financières pour faire en un seul tenant les travaux durables.
Le département des transports est devenu certainement insensible aux souffrances des populations de la capitale. Tous les moyens de transports publics de l’Etat sont aux arrêts. La SOTRAGUI, Conakry-Express que sont-ils devenus. Avec cette situation peut-on dire que les travailleurs ne sont pas ponctuels à leurs postes quand on connait les difficultés de déplacement dans la capitale.
Il y a plus d’un mois que l’école guinéenne a ouvert ses portes mais, les structures manquent jusque-là de consommables que sont la craie, les cahiers et les fournitures à usage collectif. Le manque d’enseignants dans certaines localités n’est pas résorbé et il y a encore des hangars qui abritent des élèves dans ce pays malgré tous les moyens financiers fournis par l’Etat.
Malgré que le chef de l’Etat ait décidé de la gratuité de la césarienne, le guinéen lambda n’échappe pas aux raquettes des agents de santé au niveau des structures sanitaires du pays. Pour s’en convaincre envoyer une femme en gésine, vous comprendrez que le changement promis n’est pas accepté par ces agents de santé véreux.
Quand vous n’avez pas d’argent ne vous dirigez pas dans ces structures car on vous laissera mourir. Chacun cherche l’argent et le devoir ne se fait plus.
Lonceny Deen /Tel : 657 36 36 26