TPI de Mamou : la sage femme de Tamagaly accusée de non assistance à personne en danger risque lourd…
Le procès de la sage-femme de Tamagaly, Aminata Camara s’est ouvert ce mercredi 3 avril 2024, devant le Tribunal de Première Instance de Mamou. Cette professionnelle de santé, est accusée d’avoir refoulée une femme en état de famille, venue au poste de santé pour un accouchement. L’accusée a comparu devant son avocat en présence de la victime et des responsables de la Direction préfectorale de la santé de Mamou.
A l’ouverture de l’audience, le juge Abdoulaye Soumah a évoqué les faits mis à la charge de l’accusée notemment la non assistance de personne en danger, des faits puni par le code pénal guinéen. Sans tergiverser, la sage-femme Aminata Camara a reconnu les faits.
Après plusieurs heures de débats entre les parties au procès, l’accusé a demandé pardon à la victime. Une demande qui a été acceptée par celle-ci.
Pour la délibération, le juge audiencier, a renvoyée l’affaire au 16 avril prochain en raison apprend-t-on, de la gravité des faits
Réaction de l’avocat de la sage-femme
Après l’audience, l’avocat de la sage femme Aminata Camara, explique : « Vous avez constaté que dans cette première phase, il y a la négligence de la part de Madame Aminata Camara, sage-femme du côté de Tamagaly. Il faut souligner qu’elle devrait accompagner la dame à l’hôpital au moment où elle avait des douleurs. Ça, il faut le reconnaître. Mais dans la mesure où ils se sont tous mobilisés pour aller demander pardon, et la famille a accepté, le tribunal devrait accepter cette mise en liberté jusqu’au 16 avril ou à défaut, renvoyer le dossier jusqu’au vendredi. Mais, il faut encore situer la responsabilité de la victime dans cette affaire. Parce qu’on l’avait dit de partir à l’hôpital régional de Mamou plus de trois reprises pour accoucher là-bas, mais elle a refusé. À 7h, à 16h, et à 20h, elle a toujours refusé. Si elle s’y rendait, on n’en serait pas là aujourd’hui. Mais finalement, elle a accouché derrière la cour du poste de santé sous un arbre. Et quand l’affaire s’est produite, ma cliente a été même immédiatement suspendue et remplacée par une autre sans attendre une décision. Donc, je déplore ce côté là », dit l’avocat maître Abdoulaye Keita
Selon l’avocat, l’article 5 du code pénal guinéen stipule que quand il n’y a pas d’élément moral, il n’y a pas d’infraction, poursuit-il :
« Mais du fait qu’elle ait refusé d’accompagner la dame à l’hôpital, c’est là-bas où il y a eu le problème. Parce que même si on est avocat, il faut reconnaître la vérité. L’assistance à une personne en danger, elle a manqué de ce côté là. C’est pourquoi, nous allons plaider coupable et demander une circonstance atténuante. Mais par rapport à tout ça, je reste confiant que ma cliente, la sage-femme Aminata Camara recouvrira sa liberté le 16 avril 2024 », soutient Me Abdoulaye Keita
Il faut noter que le procès a connu une forte mobilisation de la population de Tamagaly
Mamou, Jacques Kamano pour Actuguinee.org /Tel : 624-50-82-79