Thierno Moussa Diallo ,la candidature unique franche et sincère, peut constituer une véritable alternative pour 2015.

 

L’ancien secrétaire fédéral du Benelux, et ancien membre du comité central et  ancien membre du bureau de la coordination UPR Europe) se confie à guineeinfos.org. 

Merci de votre clairvoyance pour partager avec nous et nos lecteurs votre soucis sur le plan politique, social et économique de notre pays avant tout présentez vous à nos lecteurs et lectrices?

Merci Monsieur Bah de me tendre votre micro pour me donner l’occasion de m’exprimer sur l’actualité politique, économique et sociale de notre pays. Avant tout, je tiens à vous exprimer toutes mes félicitations pour le travail immense que votre site guineeinfos.org  et tant d’autres organismes de presse, abattent au quotidien pour nous informer. L’information, dans notre siècle, occupe une place centrale.

Qui suis-je ?     Je suis  né à Ndiouriah( le village du miel – rires), sous-préfecture de Koumbia, dans la préfecture de Gaoual (Nord Ouest de la Guinée).  Après l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry , j’ai eu l’opportunité de m’inscrire dans une Université Belge, pour y  poursuivre les études.  Je suis détenteur d’un diplôme en Bio chimie(UGANC) et d’une Licence en sciences économiques – gestion (ULB-Belgique). Et puis, quelques formations post universitaires ; dont la dernière  date de 2012 :  en gestion des finances publiques (Institut Cooremans – Bruxelles). Actuellement je travaille pour la  Ville de Bruxelles, au département prévention et sécurité , au service des Finances. Je suis marié et papa d’une  adorable petite fille de 7 ans. Parallèlement à mon parcours universitaire, j’ai toujours été très engagé en politique tant en Guinée qu’en Belgique ma patrie d’adoption. J’ai été vacciné très jeune par le virus de la politique, car mon défunt papa (paix à son âme) fut un des premiers deputé de Gaoual, sous le premier régime.

Je suis membre fondateur de l’Upr (Union pour le Progrès et le Renouveau) ;  j’ai occupé d’importantes responsabilités dans ce parti : secrétaire fédéral du Benelux (Belgique-Luxembourg- Pays Bas), membre du comité central et membre de la Coordination Europe, avant de démissionner le 23 décembre 2013, pour des raisons que j’ai longuement évoquées dans ma lettre de démission dont vous détenez copie.

En Belgique, je suis membre du CDH (Centre Démocrate Humaniste), un parti important dans l’échiquier politique du Royaume. Si Allah le veut, je défendrai les couleurs de ce parti, lors des élections régionales du 25 Mai 2014. Je serai candidat sur la liste du CDH, à coté de mon ami et frère, Bertin Mampaka 1er sénateur belge d’origine africaine et Madame Joëlle Milquet, actuelle Ministre de l’Intérieur de la Belgique.  Je profite de votre micro, pour demander  à tous nos compatriotes, résidents  en Belgique ou non, leur soutien et leurs bénédictions, dans cette extraordinaire conquête du parlement régional Bruxellois. Ma candidature  au poste de député d’une des régions les plus importantes d’Europe, car Bruxelles en est la capitale politique, est déjà en soit une belle image pour la Guinée. J’ai besoin du concours de tous, pour aller défendre la communauté africaine et les minorités dans leur ensemble là où les décisions importantes se prennent.

Quel regard portez-vous sur la gestion économique du Président Alpha Condé après 3ans au pouvoir ?

THIERNO MOUSSA DIALLO: Dans le cadre d’un pays, l’économique et la politique sont intimement liés pour ne pas dire indissociables. Certes des acquis économiques sont à noter à l’actif de la gouvernance Condé, dont entre autres l’obtention du PPTE, le rétablissement de la pleine coopération avec l’UE, l’effacement de certaines dettes, le démarrage des travaux du barrage de Kaléta , la fixation d’un salaire minimum garanti, la mise à disposition des intrants agricoles…..

Cependant, on ne peut passer sous silence, la violence qui a caractérisée ces 3 ans de pouvoir :  les manifestations de l’opposition réprimée dans le sang, plus de 53 morts par balles, les horribles massacres de Zawota, les assassinats ciblés de certaines personnalités haut placé, Mme Boiro pour ne citer qu’elle, la vindicte populaire à Kankan contre des gendarmes, une insécurité généralisée et enfin  des communautés jadis, qui vivaient en totale harmonie, opposées les unes contre les autres,  sont des faits si graves, qu’aucune action économique ne peut compenser.

Pour moi, c’est un échec personnel de Monsieur Alpha Condé, opposant de longue date et Professeur de droit de  surcroît, d’avoir ce sombre tableau dans son mandat.  il aurait dû s’atteler à rassembler son peuple :  en consolidant le tissu social. Mais hélas n’est pas Mandela qui le veut . Maintenant, que l’Assemblée Nationale est installée et disposant d’une majorité relative, la transition étant complètement clôturée, le Président  Alpha Condé, en tout cas je lui souhaite vraiment, doit se débarrasser de son esprit partisan et divisionniste à seule vocation électoraliste,  pour regarder la Guinée comme un ensemble indivisible.

Avez-vous des propositions d’ordre économique et politique ?

THIERNO MOUSSA DIALLO :En effet lorsqu’on aime son pays, quel que soit le régime en place, il est de notre devoir de nous constituer en force de proposition et de rempart contre toutes dérives. Sur le plan économique, bien que n’ayant pas, l’ensemble des paramètres de l’économie nationale, je pense que les efforts doivent être portés davantage :

–          Sur les infrastructures de base (routes, chemin de fer…), indispensable à tout développement.

–          Sur un enseignement professionnel qualifiant : pour permettre justement à la jeunesse guinéenne d’être la principale source de mains d’œuvre pour la réalisation de ces infrastructures de base.

–          Sur la mise en place d’un service d’aide ( administrative et financière)  plus efficace, pour orienter, guider et conseiller les futurs entrepreneurs indépendants. Les petites et moyennes entreprises doivent être soutenues puisqu’elles sont des pourvoyeuses d’emploi  local ;

–          La lutte sans merci  contre la corruption et l’impunité, constitue  une condition première, pour l’instauration de toute bonne gouvernance.

Sur le plan politique une véritable séparation des trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) s’impose en Guinée.  La Loi doit être la même pour tous et appliquée avec la rigueur . Le respect des Institutions doit primer sur tout ; car les hommes partent mais les institutions demeurent.

Enfin pour atténuer les frustrations, les plaies ouvertes depuis plus d’un demi-siècle, une Conférence Nationale est plus qu’une nécessité : les guinéens ne se parlent plus entre eux. Tout tourne autour des notions de communautés, d’ethnies ou de régions. Le temps est venu de lancer cette Conférence Nationale, pour qu’ensemble nous trouvions la force de reconnaître nos erreurs et fautes du passé, de nous pardonner  et de nous tourner résolument vers l’avenir.

De l’autre côté, (opposition) des bisbilles sont aussi signalé quel regard portez vous sur ce chemin de candidature unique? Qu’en pensez-vous?

THIERNO MOUSSA DIALLO :Vous savez Monsieur Bah, dans chaque organisation humaine, il peut y avoir des divergences, de vue, des bisbilles comme vous dites ; mais l’essentiel c’est de garder toujours le regard vers l’objectif commun : faire de la Guinée une Nation démocratique où règnent la liberté,  l’État de droit et  la paix. A cet objectif ultime, toutes considérations personnelles me semble puériles.  Si l’opposition, qui a pu  remporter les 5 communes de la Capitale au dernières législatives ( c’est un signal fort) en étant unie, en tire les leçons,  la candidature unique franche et sincère, peut constituer une véritable alternative pour 2015. Qui je l’espère sortira notre pays de la misère, due à  la mal gouvernance et aux clivages qui freinent tout  . Pour le reste, n’étant pas membre (rires), en tout cas pour l’instant d’aucun parti guinéen, je me resserve le droit de m’exprimer sur leur fonctionnement en interne.

Récemment vous aviez démissionné de l’UPR, et voilà Bah Ousmane éjecté du gouvernement qu’en pensez-vous?

THIERNO MOUSSA DIALLO :J’ai quitté l’Upr, parce que la Direction nationale de ce parti et en premier  le Président Ousmane Bah, une fois associés à la gestion du pouvoir (depuis l’élection du Professeur Alpha Condé en 2010), se sont assis sur toutes les valeurs qui  jadis, étaient  les fondements et la fierté de ce parti ; parmi ces valeurs on peut énumérer : la défense de la liberté de chaque guinéen quel qu’en soit son appartenance politique, la non compromission à tout acte portant atteinte à l’Etat de droit et la lutte sans merci pour la bonne gouvernance. Lorsque  des manifestations pacifiques, sont réprimées dans le sang, entraînant des milliers de blessés et des pertes en vies humaines (par balle), un parti comme l’upr, qui a lutté pendant près d’un quart de siècle, ne peut cautionner cela. J’ai essayé d’alerter la direction du parti,  sur la nécessite de préserver l’âme de l’upr : son héritage historique, l’ensemble des valeurs prônées par son président fondateur feu Siradio ; en 2011 déjà une importante réunion s’est tenue à Bruxelles et une résolution avait été adressée au bureau exécutif  nationalde l’upr , puis pratiquement tous les 3 mois, un courrier leur a été envoyé par  la coordination UPR Europe , jusqu’en mai 2013 où les trois importantes fédérations d’Europe (Benelux, France et Allemagne)  plus celle du Canada, ont demandé purement et simplement la tenue d’un congrès et le départ de Ousmane Bah de la tête du parti. Vous conviendrez avec moi, que nous avons fait tout ce que nous pouvions pour sauver cette grande formation politique, qui aujourd’hui par la faute de Ousmane Bah n’est l’ombre que d’elle même.  Devant le refus systématique de la Direction nationale de tenir une assise  de l’upr, j’ai rendu ma démission le 23 décembre 2013. j’ai pas un  commentaire particulier sur le départ de Ousmane Bah du gouvernement Said II. Cependant, il est très instructif de constater que Ousmane Bah, qui a laissé mourir l’upr pour des postes gouvernementaux, se retrouve aujourd’hui avec un parti qui n’existe que de nom  et  en même temps en  bisbilles (rires) avec son principal allié de 2010.  A méditer .

Après votre démission de l’UPR, pouvons-nous savoir aujourd’hui vos relations avec des partis politiques, dont entre autre l’UFDG, qui voudrait bien vous compter dans ses rangs?

THIERNO MOUSSA DIALLO : Oui effectivement à la publication de ma lettre de démission, beaucoup de responsables politiques de tout bord et des amis avec lesquels j’ai eu à travailler dans des plates formes communes de revendications, m’ont témoigné leurs soutiens et leurs sympathies ; car vous savez quelle qu’en soit la raison, démissionner d’un parti politique dans lequel on a consacré plus de 15 ans de sa vie n’est pas chose aisée. Comme on dit , dans les décisions ultimes, on est souvent seul. C’est bienheureux d’avoir autant d’amis qui vous soutiennent dans l’épreuve.

Après cet formidable élan de soutien, j’ai été approché par des responsables politiques et non des moindres , pour un éventuel rapprochement voire une adhésion dans leurs formations politiques ; les discussions sont ouvertes et se poursuivent principalement avec 3 partis.  Le choix et l’adhésion politiques doivent intégrer plusieurs paramètres : l’idéologie, le projet proposé au peuple de Guinée ,  la dynamique des équipes en place et le caractère rassembleur véhiculé par le parti.

Je  suis un militant de conviction et d’action, ce qui suppose qu’une décision aussi engageante que celle d’adhérer à un parti politique guinéen, nécessite un temps de réflexion. Pour l’instant , j’observe, je consulte mais  j’ai pas encore arrêté une décision ;  cependant elle  ne saurai tarder…..Promis Guineeinfos.org  en aura l’exclusivité.  C’est l’occasion pour moi, de dire sincèrement merci à tous acteurs politiques  de premier plan en Guinée,  pour la marque d’estime et de confiance,  qu’ils placent en ma modeste personne.  J’en suis honoré et cela me pousse à plus d’engagement et de détermination pour la défense des causes justes.

Et du côté de la mouvance présidentielle où l’on affirme dans les couloirs une négociation en vue ? Homme politique que vous êtes, pensez-vous que l’opposition réussira à présenter un candidat unique contre éventuellement le Pr Alpha Condé ?

THIERNO MOUSSA DIALLO :Rires…… J’ai beaucoup d’amis dans les partis guinéens et c’est tout naturel que chacun d’eux,  estime pouvoir me recruter pour sa propre formation politique ; c’est de bonne guerre. Cependant je vous rappelle Monsieur que j’ai démissionné d’un parti, membre de la mouvance actuelle.

Votre mot de la fin

THIERNO MOUSSA DIALLO :Mon mot de la fin je le resserve à cette jeunesse de Guinée, qui représente plus de la moitié de la population guinéenne, qui cependant ne pèse pas lourd  sur les décisions nationales ; il est grand temps qu’on s’organise autrement ; nous devons porter des projets viables, de développement et mettre nos forces en synergie pour rechercher les sources de financement nécessaires pour leur réalisation ; cela aura pour effet un double impact : les ONG et associations ainsi créés, à, l’image de AIDSE GAOUAL, seront à la fois source d’emploi pour les jeunes et moteurs de développement local. Aussi, la jeunesse guinéenne doit s’intégrer solidement dans les structures de la société civile,  pour être entendue et servir de rempart à toute forme de dérives qui menaceraient la cohésion nationale, d’où quelles viennent. Car l’avenir est à la jeunesse et à elle de le préparer dès maintenant. Encore merci  et je  souhaite à Guineeinfos,org plein succès dans votre noble mission qui est celle d’informer objectivement.

Interview réalisée par Boubacar Binany BAH

Directeur de Publication

Tel : 622 33 09 04

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